C'est la poursuite d'un programme qui vise à remplacer les 38 plates-formes actuelles du groupe par une douzaine entièrement neuves, mécanisées et automatisées, qui desserviront plusieurs régions. Depuis dix ans, plus de 2 000 emplois ont été supprimés sur 11 000 et, selon les syndicats, au moins autant sont menacés dans les cinq ou six prochaines années.

Outre les 300 emplois purement et simplement supprimés, quasiment aucun salarié de Reyrieux et de Miribel n'envisage d'aller travailler tous les jours de l'autre côté de l'agglomération lyonnaise, à plusieurs dizaines de kilomètres. Ils exigent donc des conditions de départ plus décentes que celles, dérisoires, proposées par la direction. Ils réclament des formations ou des préretraites payées par Intermarché.

L'enseigne des « Mousquetaires de la distribution » regroupe quelque 3 000 propriétaires de magasins indépendants possédant en commun les plates-formes logistiques et plus de 60 usines de production. Elle se porte très bien, avec un chiffre d'affaires de 40 milliards d'euros en 2013, en hausse de 3 %. Ceux qui font de la « proximité » avec les producteurs ou avec les consommateurs un argument commercial n'hésitent pas, pour réduire la masse salariale et augmenter leurs marges, à rallonger les trajets des salariés de la logistique et les distances parcourues sur les routes par leur noria de camions.

Puisque les Mousquetaires ont les moyens d'investir quelque 2 milliards d'euros dans des nouvelles installations, qu'ils réduisent massivement le temps de travail et les cadences infernales, sans perte de salaire, qu'ils améliorent les conditions de travail pour conserver tous les emplois !