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- Lutte ouvrière n°2390
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Leur société
Impôts : Valls promet des réductions... Pour la population, le compte n'est pas bon
À la veille des élections européennes, l'idée était, selon la presse, « de trouver un dispositif permettant d'éviter que de nouveaux ménages deviennent imposables, alors que leurs revenus sont stables ». Apparemment, cela n'a pas été simple. « Nous sortons autant de contribuables de l'impôt sur le revenu que ceux qui y sont entrés », explique Dominique Lefebvre, porte-parole du PS à la commission des finances de l'Assemblée, qui ajoute : « Mais il n'est pas certain que ce soit les mêmes. » Apparemment, même les services des impôts, interrogés par des contribuables, ont eu du mal à s'y retrouver.
Si ces annonces ont été accueillies avec satisfaction par les députés de la gauche du PS, il est peu probable qu'elles aient fait oublier à ceux qui sont concernés l'accumulation d'augmentations d'impôts et de taxes qu'ils ont dû subir.
Entre la baisse du plafond du quotient familial et l'intégration de la part patronale de la complémentaire santé au revenu imposable des dix millions de salariés concernés, presque deux milliards supplémentaires d'impôts en 2014 ont été payés par des ménages loin d'être tous aisés.
Question nouvelles taxes, les retraités ont été souvent mis à contribution. L'instauration de la « contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie », qui frappe depuis le 1er avril 2013 tous les retraités imposables, leur coûtera au total 700 millions d'euros d'impôts supplémentaires. Quant à la fiscalisation de la majoration de pension de retraite dont bénéficient les parents de familles nombreuses (trois enfants et plus), elle leur coûtera de l'ordre de 600 millions d'euros. Rien qu'avec ces « petites » mesures, plus ou moins ciblées et réparties sur des publics différents, le milliard d'euros de baisses d'impôt dont s'enorgueillit Valls est déjà largement dépassé par le chiffre des hausses d'impôt intervenues depuis l'élection de Hollande.
Mais si on y ajoute la hausse de la TVA, qui devrait rapporter à l'État, et donc coûter aux consommateurs, plus de cinq milliards d'euros d'impôts en plus, les annonces de Valls apparaissent pour ce qu'elles sont : un pur mensonge. Car avec la TVA, cet impôt qui ne se voit pas, tout le monde est imposable : ces cinq milliards d'euros d'impôts en plus seront prélevés sans distinction, sur les très pauvres comme sur les très riches. Et si la TVA s'applique à tous avec les mêmes taux, elle pèse considérablement plus lourd sur le budget des pauvres - de ces ménages modestes que Valls se vante de vouloir protéger - que sur celui des riches. Après avoir promis de faire payer les riches, c'est continuer de faire payer les pauvres.