Hospices civils de Lyon : Des coupes de budget très handicapantes22/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2390.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hospices civils de Lyon : Des coupes de budget très handicapantes

Suite au retrait en 2012 par l'Agence régionale de santé (ARS) d'une subvention pour la prise en charge de patients lourdement handicapés, des postes d'infirmières et d'aides-soignantes avaient été supprimés au centre de rééducation fonctionnelle Henry-Gabrielle, qui fait partie des Hospices civils de Lyon. Cela entraîne une modification de la prise en charge des handicapés. Un ratio d'admissions de patients a dû être mis en place, en fonction non pas des besoins de la population mais des moyens disponibles. Cela a abouti à une sélection des patients : un patient « lourd » pour deux patients « légers ».

Un comité de défense comprenant des soignants, des anciens patients et des familles de patients avait été créé à l'initiative de la CGT et de SUD. Depuis, il a multiplié les actions, dénonçant les ratios d'admissions et demandant des moyens de fonctionnement décents, mais sans être entendu par les élus et le gouvernement.

À la dernière conférence de presse du comité le 14 mai, une quarantaine de personnes, majoritairement des familles et des patients, ont une fois de plus dénoncé les mauvaises conditions d'hospitalisation. Des témoignages poignants se sont exprimés : angoisse de ne pas avoir les soins attendus, le patient n'ayant pas eu droit à une rééducation correcte par manque de séances de rééducation ; ou encore parce qu'il n'a pas pu être prêt à temps pour avoir ces séances, tout cela à cause de manque de moyens humains. Angoisse également des familles au moment de reprendre leur parent handicapé à domicile après une rééducation incomplète, d'autant plus que la prise en charge à domicile est nettement insuffisante. À cette légitime inquiétude, l'administration ose répondre : « Prenez un kiné à domicile » ou bien encore : « Vous êtes marié pour le meilleur et pour le pire » !

Les soignants présents ont aussi dénoncé leurs conditions de travail. Le soir, il n'y a plus qu'une infirmière au lieu de deux pour 25 patients handicapés. Leur frustration est grande de ne pas pouvoir faire correctement leur travail de rééducation, de ne pas avoir les moyens et le temps de rendre autonome un patient avant son retour à domicile ; mais aussi de ne pas avoir le temps d'accompagner psychologiquement des personnes qui basculent brutalement dans le handicap.

Le comité doit rencontrer le comité de surveillance des Hospices civils de Lyon et se rendre une nouvelle fois à l'ARS. Mais, la ministre de la Santé ayant annoncé deux milliards d'économies, face à la dégradation de l'accueil des patients dans tous les hôpitaux, c'est une riposte d'ensemble qui s'impose.

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