Hôpitaux : Pas de lits pour les patients mais des chambres de luxe pour les riches !22/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2390.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hôpitaux : Pas de lits pour les patients mais des chambres de luxe pour les riches !

Le Canard enchaîné a révélé que l'hôpital Ambroise Paré à Boulogne avait réservé pas moins de neuf chambres pour l'opération d'un seul émir, et ce pendant cinq jours. Ce dernier, qui voulait loger sa suite, a commandé l'installation de douchettes et de mobilier pour mettre celle-ci à l'aise.

À l'heure où dans tous les hôpitaux, on pousse les patients à quitter au plus vite leur chambre, à l'heure où le gouvernement développe les soins ambulatoires pour faire des économies, cette pratique ne peut que choquer. Martin Hirsch, le directeur de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris (l'AP-HP) assume pourtant pleinement ce choix, affirmant que ces patients riches paient tous leurs aménagements et déboursent 30 % de plus que le tarif habituel. Et d'ajouter : « À un moment où nous avons besoin de tous les moyens pour soigner les plus modestes (...) gagner de l'argent sur ces patients qui en ont les moyens, cela ne me choque pas ». Il se fait fort d'attirer cette riche clientèle qui devrait passer de mille patients actuellement à trois mille.

Prétendre que cet argent va bénéficier aux plus démunis, c'est essayer de faire croire au Père Noël. Mais ce mythe de riches distribuant aux pauvres a fait long feu puisque cette riche clientèle a l'habitude d'être très mauvaise payeuse. Elle laisse derrière elle une ardoise de 90 millions d'euros et face à ce manque à gagner pour les hôpitaux, Martin Hirsch prétend les faire payer d'avance. L'histoire ne dit pas si l'émir l'a fait, mais voilà qui confirme une médecine à deux vitesses. Pour les riches, les chambres tout confort, pour les pauvres les délais d'attente, les chambres à plusieurs, les lits dans le couloir et le personnel débordé.

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