Économie : La croissance est nulle... sauf celle du chômage et des profits22/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2390.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Économie : La croissance est nulle... sauf celle du chômage et des profits

« Le redressement n'est pas terminé mais le retournement arrive », a déclaré Hollande début mai. Il n'a pas fallu attendre longtemps pour que son pronostic soit mis à mal. D'après les chiffres publiés jeudi 15 mai, la croissance de l'économie a été nulle en France au premier trimestre 2014.

Pour les emplois, il n'est même pas question de stabilité : sur la même période, 23 600 postes ont été supprimés. Ce sont beaucoup d'emplois intérimaires qui ont disparu. C'était d'ailleurs essentiellement ce type d'emplois précaires qui avaient été créés à la fin de l'année 2013 et avaient fait dire au gouvernement que les choses commençaient à s'améliorer.

On le voit bien dans la plupart des entreprises, si le nombre des intérimaires varie tout le temps, le nombre des embauchés baisse de façon persistante. Et, au-delà des petites fluctuations sur lesquelles les gouvernements s'excitent dès qu'elles vont dans leur sens, le nombre d'emplois ne fait que se réduire. D'après l'Insee, 57 200 emplois ont été détruits en un an, et 180 000 au total depuis deux ans.

Interviewé par des journalistes le jour de la publication de tous ces chiffres, le ministre du Travail, François Rebsamen, s'est lamenté que la croissance ne venait pas. Il s'en est pris aux élections municipales, déclarant : « Les élections, en général, ce n'est jamais un bon moment pour la consommation, la cohésion nationale, le développement. » Pourquoi ne pas invoquer une mauvaise configuration des astres ou bien faire la danse de la pluie ? Ça ne serait pas moins stupide.

Rebsamen a avoué lui-même qu'il n'imaginait plus voir le nombre de chômeurs en France passer sous la barre des trois millions d'ici la fin du quinquennat de Hollande. Et il préfère viser à « diminuer le nombre de chômeurs et le ramener le plus près possible des trois millions ».

Les dirigeants des grands partis politiques ont tous le mot « croissance » à la bouche. Ceux qui sont au pouvoir la promettent pour le lendemain, ou se lamentent qu'elle ne vienne pas. Ceux qui aspirent au pouvoir vantent leurs nouveaux remèdes miracles pour la faire venir. Mais ceux qui décident vraiment sont les capitalistes, et eux ne se soucient pas de la « croissance de l'économie ». Ils savent qu'il n'existe aucune recette pour la faire venir. Par contre, ils se préoccupent de la croissance de leurs profits, et exigent du gouvernement qu'il les soutienne toujours plus massivement.

Alors, les travailleurs n'ont rien à gagner à se laisser bercer d'illusions par des charlatans qui promettent des potions amères. Ils ont à exprimer leurs revendications propres, pour imposer leur droit à la vie alors que la société capitaliste se délite.

Partager