Banques à l'amende : À peine une égratignure !22/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2390.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Banques à l'amende : À peine une égratignure !

Le Crédit suisse, une des plus grandes banques helvétiques, vient d'être condamné par la justice américaine à verser une amende de 2,6 milliards de dollars pour avoir aidé des milliers de contribuables américains à frauder le fisc. La banque, une fois n'est pas coutume, a reconnu tous les faits et a plaidé coupable. Elle a cependant refusé de donner les noms de ses clients, préférant passer un accord avec la justice américaine et payer une forte amende plutôt que de ne pas respecter le sacro-saint « secret bancaire ». D'autres banques sont aussi l'objet d'une plainte américaine pour les mêmes faits d'aide à la fraude fiscale : 14 banques suisses et des géants bancaires comme HSBC, Barclays ou ING Bank. D'autres banques ont déjà été condamnées. En 2009, la banque suisse UBS a payé 780 millions de dollars, une amende record alors. Elle avait refusé de plaider coupable mais avait livré le nom de plusieurs milliers de ses clients fraudeurs. Par ailleurs BNP Paribas, un des géants bancaires français, est menacée d'une amende encore plus élevée de cinq milliards de dollars, pour avoir mené des transactions financières avec des pays frappés d'embargo par les USA, dont Cuba, l'Iran et le Soudan. Là encore, la banque aurait choisi de plaider coupable.

Dans ces affaires, l'État américain fait mine de lutter contre la fraude fiscale et les banques qui l'organisent. Il mène des enquêtes et réclame des amendes dont le montant peut paraître élevé. Mais ces quelques milliards de dollars sont encore bien peu par rapport aux sommes considérables qui s'accumulent sur des millions de comptes secrets en Suisse, mais aussi dans tous les paradis fiscaux. Sur ces milliards règne l'opacité la plus totale, au nom du secret bancaire auquel ni les banquiers ni les politiciens bourgeois ne veulent toucher.

Alors UBS hier, le Crédit Suisse aujourd'hui et peut-être demain la BNP Paribas devront mettre la main à la poche, mais grâce à cet accord avec l'État US, c'est pour mieux continuer à spéculer et à frauder sur tous les marchés financiers du monde, à commencer par le plus grand d'entre eux, Wall Street.

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