Reprise économique ou pas : Il faudra que les travailleurs luttent14/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2389.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Reprise économique ou pas : Il faudra que les travailleurs luttent

Pour les soi-disant experts économiques, pas de doute, la reprise arrive. La Commission européenne, par exemple, a pronostiqué une croissance dans la zone euro entre 1,2 et 1,7 % en 2015.

Selon un des responsables de cette Commission : « Les déficits diminuent, l'investissement rebondit, et la situation de l'emploi a commencé à s'améliorer, la poursuite des réformes porte ses fruits. » Pour Hollande, ces chiffres tombent d'ailleurs à pic, car ils viennent cautionner sa vision du « retournement économique » annoncé comme étant le fruit de sa politique d'austérité. Mais ces prévisions ne reposent sur pas grand-chose, et de toute façon ne garantissent absolument rien pour les travailleurs.

Les expressions utilisées par les économistes eux-mêmes sont d'ailleurs révélatrices. De l'aveu même du journal Les Échos, rapportant les chiffres de la Commission européenne, celle-ci « parie sur une reprise de la demande intérieure en Europe pour alimenter la croissance ». « Parier » est bien la seule chose qu'elle peut faire. Car ce sont les grands groupes industriels et financiers qui imposent leur loi. Et leurs intérêts concurrents rendent l'économie absolument immaîtrisable.

Ces annonces sont surtout une nouvelle fois l'occasion de distribuer les bons et les mauvais points aux différents gouvernements d'Europe, et l'occasion de les inciter à poursuivre leurs attaques contre les couches populaires : à couper toujours plus dans les budgets des services publics, à supprimer toujours plus de protection sociale, ou encore à réduire le droit du travail. Et si toutes ces mesures sont imposées sous prétexte d'activer le retour de la croissance, elles ont avant tout comme objectif de doper les profits.

Et puis, quel que soit le sérieux des pronostics économiques, ils peuvent être balayés du jour au lendemain, comme un fétu de paille, par un krach boursier qui entraînera un effondrement catastrophique de l'économie.

Enfin, si jamais l'économie sort de la crise, la bourgeoisie ne fera pas pour autant le moindre cadeau aux classes populaires. Elle ne reviendra pas sur tout ce qu'elle a réussi à imposer aux salariés en usant du chantage à l'emploi. Même si l'économie repart, il faudra que les travailleurs arrachent par des luttes de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.

Il ne s'agit pas de prendre parti dans ces débats sur la sortie de crise ou sur les recettes à trouver pour en sortir mais de se préparer aux indispensables luttes à venir quelle que soit la santé de l'économie capitaliste.

Partager