Réforme territoriale : Une accentuation de la politique d'austérité14/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2389.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme territoriale : Une accentuation de la politique d'austérité

Hollande a annoncé le 6 mai une accélération de la réforme territoriale. Le nombre de régions serait réduit de 22 à 11 ou 12 et, dans chaque département, le conseil général serait carrément supprimé. Il est question d'une loi l'année prochaine pour une application en 2016.

Il ne s'agit pour l'instant que d'une annonce. On verra si elle se concrétise, à la différence des projets précédents de réforme territoriale qui s'étaient ensablés, notamment celui de Sarkozy auquel il ressemble comme deux gouttes d'eau. Ce type de réforme se heurte à des intérêts particuliers au sein même du personnel politique, non seulement à droite, mais également du côté du PS qui dirige pour l'instant la majorité des conseils départementaux et la quasi-totalité des conseils régionaux. Il est vrai que l'annonce de Hollande est assortie d'un éventuel report à 2016 des élections régionales et cantonales, autrement dit les élus actuels pourraient conserver leur poste une année supplémentaire. Mais il n'est nullement certain que ce sursis coupe court à la grogne parmi les 1 880 conseillers régionaux et les 4 052 conseillers généraux. Ainsi, Claudy Lebreton, président (PS) du conseil général des Côtes-d'Armor et à la tête de l'Assemblée des départements de France, exprime dans les colonnes de L'Humanité son opposition à ce projet... avec bien des contorsions. Il est d'accord avec la politique d'austérité du gouvernement et propose d'autres « pistes » pour la réaliser : « Dans le cadre d'un effort national, j'aurais conçu et préféré que l'on transfère aux départements de nouvelles compétences dans le domaine de l'éducation, de la recherche et de la santé, par exemple. » Or c'est précisément à l'occasion de tels transferts de charges de l'État en direction des collectivités locales depuis les années 1980 que celles-ci se sont endettées. De 104 milliards d'euros en 2002, on est passé à 173,7 milliards en 2012, une hausse de 67 % en dix ans. Le résultat est qu'elles sont aujourd'hui sous pression des banques et du gouvernement pour prolonger la politique d'austérité voulue au sommet de l'État.

Que le gouvernement parvienne ou non à supprimer les conseils généraux et à réduire le nombre de régions, c'est cette politique-là qu'il compte accentuer, de façon à faire payer, par tous les canaux possibles et imaginables, les 50 milliards d'euros qu'il destine au patronat.

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