Marseille : Les écoles du centre-ville insalubres et bondées14/05/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2389.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : Les écoles du centre-ville insalubres et bondées

Depuis la rentrée des vacances de Pâques, les parents et les enseignants de plusieurs écoles des quartiers populaires du 3e arrondissement de Marseille se mobilisent contre les conditions d'accueil de leurs enfants. Manque d'hygiène dû à l'insalubrité des locaux, classes surchargées et trop nombreuses pour des locaux exigus, la coupe est en train de déborder.

Dès le lundi 5 mai, les parents de l'école National bloquaient l'entrée des enfants car un rapport du comité d'hygiène et de sécurité venait de révéler de nombreuses anomalies dans cette école qui accueille 402 élèves dans dix-huit classes. Sur des panneaux accrochés à l'entrée de l'école, ils ont exposé des photos et listé les problèmes : une cour de récréation trop petite prévue pour cinq classes ; des locaux moisis du fait des infiltrations d'eau, avec présence d'insectes, de cafards dans les casiers des enfants, de pigeons morts dans les faux-plafonds ; des toilettes en nombre insuffisant et en mauvais état ; encore plus grave, des issues de secours difficiles d'accès ou encombrées, et pas d'accès pour les pompiers.

Devant la mobilisation massive des parents, l'inspecteur de l'Éducation nationale, dépêché sur place, s'est déchargé sur la mairie responsable des locaux. Mais c'est un peu facile, car l'accueil des enfants dans de bonnes conditions devrait être aussi une de ses priorités.

Le 13 mai, les parents de l'école de la Busserade bloquaient à leur tour l'accès de leur école, et déployaient une banderole dénonçant les classes surchargées. Cette école, qui occupe des préfabriqués installés dans la cour d'une ancienne caserne, comptait huit classes à son ouverture en septembre 2010. Elle devrait en compter onze à la rentrée 2014, avec toujours plus d'enfants !

Les écoles sont bondées car la démographie n'a pas suivi la courbe du désinvestissement de la mairie et des pouvoirs publics. La pénurie et le vieillissement des écoles du centre-ville de Marseille ne datant pas d'aujourd'hui, rien n'a été anticipé pour faire face à l'augmentation du nombre d'enfants.

Pourtant, dans ces quartiers à deux pas du centre-ville, bien des entrepôts et des vieilles bâtisses insalubres ont été rasés ces dernières années, mais toujours pour construire des logements résidentiels, des logements qui seront inaccessibles aux habitants pauvres du quartier. Et la mairie continue de prétendre qu'elle ne trouve pas de terrains pour construire de nouvelles écoles !

Le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Benoît Hamon, vient de lancer la « refondation de l'éducation prioritaire ». Cela devrait au moins commencer par offrir des écoles convenables à tous les enfants. C'est tout le contraire de ce que fait son gouvernement, qui programme de nouveaux milliards d'économies sur le dos des services publics.

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