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- Lutte ouvrière n°2389
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Leur société
Marseillaise et abolition de l'esclavage : Un chant qui sonne faux
Ce n'est pas toujours facile d'être de droite. Comment en effet attaquer un gouvernement qui mène une politique tellement conforme aux intérêts patronaux que la droite ne saurait mieux faire ? Il ne reste plus aux ténors de l'UMP que de sales petits os à ronger, en général trouvés dans les poubelles renversées par le Front national. C'est ce qui arrive avec la dernière polémique en date.
La ministre de la Justice Taubira n'ayant pas chanté La Marseillaise lors de la commémoration de l'abolition de l'esclavage, le 10 mai, le FN a exigé sa démission, immédiatement suivi par l'UMP. Et tous les politiciens de droite d'entonner « l'amour sacré de la patrie ».
Les ministres socialistes se sont donné le ridicule de répondre, recherchant des présidents de la République qui ne chantaient pas, invoquant le recueillement silencieux, voire l'inutilité d'ajouter sa voix à celle de la garde républicaine. Mais tous sont bien d'accord sur une chose : l'hymne national est sacré, inscrit dans la Constitution, et il avait toute sa place aux commémorations de l'abolition de l'esclavage.
Pourtant, s'il est vrai que la traite des Noirs a commencé avant que La Marseillaise ne soit écrite, elle a bien su prendre la suite des chants de l'armée royale pour accompagner la répression des esclaves dans les colonies, les massacres de la colonisation en Algérie et dans le reste de l'Afrique.
On ne sait ce que pensait Taubira lors de cette cérémonie, mais une chose est certaine, ce chant y était en effet plutôt mal venu.