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- Lutte ouvrière n°2389
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Dans les entreprises
Les éboueurs en ont ras la benne
Selon la centrale syndicale, la grève a été bien suivie. Les travailleurs réclament entre autres une revalorisation des salaires - dans le public, Valls a annoncé il y a peu un blocage des salaires jusqu'en 2017. Ils exigent aussi, étant donné la pénibilité liée à leurs diverses tâches, un droit au départ anticipé à la retraite, à 50 ans pour les postes déclarés insalubres, à 55 ans pour ceux déclarés pénibles, et une réduction du temps hebdomadaire de travail pour les postes insalubres.
Les éboueurs, chacun peut le constater, sont confrontés aux difficultés induites par le travail nocturne (problèmes cardio-vasculaires, perturbation du sommeil...) et, en particulier pour les plus anciens qui ont dû travailler sans camions équipés de lève-conteneurs, à des efforts physiques intenses qui se payent cher lors du grand âge. Et si des grèves longues, comme en 2010 à Paris, ont fait progresser les conditions de travail des employés, celles-ci restent difficiles dans certaines villes non équipées de matériels ou de revêtements de sol plus modernes, ou dans des entreprises privées obsédées par la rentabilité.
Il demeure que, partout, le port de charges et les mouvements répétés entraînent évidemment des troubles musculo-squelettiques et font souffrir les épaules, le dos, les lombaires, que les montées et descentes du marche-pied attaquent les genoux, et que la hâte et le stress aggravent le tableau. Certains grévistes mentionnent aussi les risques de contamination biologique et les risques liés aux produits dangereux. Un éboueur toulousain, de nuit, cite quatre cas de cancers dans son équipe de 32 salariés. Collecter chaque jour huit tonnes d'ordures ménagères constitue, ainsi que le remarque un travailleur, une tâche indispensable mais difficile.
Les travailleurs du nettoiement, lorsqu'ils cessent le travail, démontrent de façon ô combien sensible à quel point la classe ouvrière fait tourner l'ensemble de la société.