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- Lutte ouvrière n°2389
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Dans les entreprises
LCL, « projet d'entreprise » : Le personnel des centres administratifs est visé
La DSBA, qui regroupe les centres administratifs traitant les opérations des clients sur tout le territoire, et qui compte à présent un peu plus de deux mille salariés, est concernée. Depuis des années, ces centres subissent des diminutions d'effectifs régulières. Si une part de cette évolution est liée aux traitements informatiques, on a aussi assisté, année après année, à un accroissement incessant de la charge de travail par personne.
Cette fois encore, la direction compte réduire le nombre de salariés dans les centres, mais elle ne s'arrête pas là. Elle a en outre décidé d'externaliser une activité traitée sur plusieurs sites : la numérisation des documents. Ce traitement serait effectué par des prestataires et, bien sûr, la direction compte gagner de l'argent dans cette opération. Mais, vu les salaires de LCL, on ne voit pas comment une entreprise extérieure pourrait faire mieux sans faire travailler ses salariés pour un salaire de misère dans des hangars sans chauffage.
La direction prévoit aussi de recentrer certaines activités, maintenues dans l'entreprise, sur un moins grand nombre de sites. Elle explique que le nombre de personnes serait trop faible dans certains sites, du fait des départs en retraite prévus, et elle a annoncé la fermeture de six d'entre eux d'ici à 2016 (sur un total de 26 actuellement). Pourtant, il y a quelques années, cette même direction expliquait que, du fait de la possibilité d'envoyer le travail sur n'importe quel centre, grâce à de nouveaux logiciels informatiques, elle pouvait maintenir des activités partout, et ne pas fermer de sites. Elle disait même que, en échange, le personnel devait accepter de ne plus travailler pour un secteur d'agences donné, mais pour n'importe quelle région et pour tous types de clients (ce qui alors était nouveau).
Mais, maintenant, changement de discours ! Non seulement des départs en retraite ne seront pas remplacés mais, en outre, plusieurs centaines d'employés devront, soit changer de région, soit changer de travail, et parfois les deux.
D'après la direction, moins de deux cents personnes devraient changer de lieu de travail, mais c'est déjà trop. Et, même s'il ne s'agit que de vingt ou trente personnes par site, chacun se demande ce qu'il va devenir. Pour des collègues qui travaillent sur Poitiers, Grenoble, Strasbourg... il n'y a pas d'autre centre administratif à proximité. En cas de changement de travail avec une mutation en agence, beaucoup ne pensent pas qu'il y ait de la place pour eux dans les agences à proximité. Ce souci est encore aggravé par les proclamations de la direction, qui annonce que l'heure est à la banque digitale, aux échanges Internet... ce qui n'augure rien de bon pour les salariés des agences et pour la création de postes dans ce secteur.
Les employés ont d'abord été sous le choc de cette annonce mais, déjà, un certain nombre commencent à dire que ça ne va pas. Sur plusieurs sites de la région parisienne notamment, ils se plaignent à juste titre d'être débordés. Pourtant il est tout à fait possible de partager le travail entre tous. À l'heure de la banque digitale dont se vante la direction, il serait tout à fait possible d'envoyer du travail à vingt ou vingt-cinq personnes, sans les changer de travail ni de site, et ces mêmes salariés ont les moyens de correspondre avec leurs collègues si la complexité du travail le nécessite.
La direction aurait donc tout à fait les moyens de maintenir les sites là où ils sont, ou de trouver des locaux plus petits dans la même ville s'ils ne sont plus adaptés. D'autant qu'elle se plaint volontiers de charges immobilières excessives.
La direction cherche par tous les moyens à gagner plus d'argent alors que ses bénéfices sont déjà plantureux. Il ne faut pas laisser passer ses attaques.