Depuis sept ans, ces ouvriers de l'atelier de Tôlerie découpent toutes sortes de pièces de carrosserie de tous les modèles Renault pour alimenter le réseau de garages dans toute l'Europe. Ils n'ont jamais été avertis de la dangerosité du procédé de découpe et, pendant cinq ans, ils ont travaillé sans aucune protection : ni masque, ni aspiration, ni contrôles médicaux spécifiques, ni prélèvements d'air dans l'atelier. Ce procédé est pourtant classé cancérigène dans plusieurs États et, en France même, comme potentiellement cancérigène.

C'est en découvrant tout cela récemment qu'ils ont pris le coup de sang et se sont mis en grève le 13 mars.

Malgré les menaces de délocalisation faites par la direction, la grève a continué. Les grévistes se sont adressés aux autres travailleurs de l'usine en défilant et en discutant dans tous les ateliers, rencontrant la sympathie de leurs camarades de travail. La presse a couvert le conflit et l'a fait sortir de l'usine.

Après trois semaines complètes de grève, la direction s'est enfin décidée à débloquer l'argent nécessaire au changement total du procédé de découpe. Elle a également payé une partie des heures de grève. La solidarité financière des syndiqués CGT de l'usine de Flins et d'autres usines Renault a également permis de compenser une autre partie des pertes de salaire.

C'est avec la fierté d'avoir fait reculer Renault, et la tête haute, que les travailleurs de la Découpe plasma ont repris le travail jeudi 3 avril en milieu de journée, en choisissant eux-mêmes le moment de cette reprise.