PSA -- Rennes-la-Janais : Nouvelle menace contre les emplois17/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2385.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA -- Rennes-la-Janais : Nouvelle menace contre les emplois

La direction de l'usine PSA de Rennes-la-Janais vient d'annoncer la suppression de la demi-équipe de production à compter du 2 juin prochain. Elle vient d'officialiser cette nouvelle attaque par un comité d'entreprise extraordinaire, le jeudi 10 avril, alors qu'à peine deux semaines auparavant, en réponse aux rumeurs qui circulaient dans l'usine, la direction affirmait que « la suppression de la demi-équipe n'est qu'un scénario parmi d'autres, qui n'est pas à l'ordre du jour » !

Cette annonce, qui concerne plus de 600 travailleurs, a pour le moment abasourdi tous ceux de l'usine. Elle est vécue comme une nouvelle attaque visant l'emploi et l'avenir même de l'usine.

Celle-ci, qui produit les véhicules haut de gamme de Peugeot et Citroën, tourne au ralenti depuis de très nombreux mois. En dix ans, l'effectif a fondu de plus de 12 000 à moins de 4 000 aujourd'hui, des plans de départs volontaires successifs jusqu'au plan de suppression de 1 400 postes de travail en 2013. Dans le même temps, la production est passée de plus de 1 800 véhicules par jour, en trois équipes, à 480 actuellement en une équipe et demie. En septembre dernier, la direction avait fait passer une équipe à un rythme de 23 véhicules/heure, pendant que la deuxième restait au niveau de production très élevé de 46 véhicules/heure. Les ventes restant à un niveau faible, la direction a organisé aussi de nombreux jours de chômage partiel : une centaine en 2013 et déjà une quarantaine prévus au premier semestre de cette année.

Pour expliquer sa décision, la direction dit que « les prévisions de volume de production pour l'année 2014 restent basses » et que « l'organisation en une équipe et demie génère des surcoûts de fonctionnement des installations et de nombreuses journées de chômage qui perturbent la régularité des flux de production et des livraisons clients. Elle n'a pas vocation à perdurer. » Elle compte donc faire payer les surcoûts de fonctionnement aux travailleurs, en organisant la production en une seule équipe et en supprimant plus de 600 postes. Pour cela, elle va augmenter la cadence de production de l'équipe restante, la faisant passer à 47 véhicules/heure. Elle prévoit également, en cas de besoin, d'utiliser tous les recours à la flexibilité prévus dans l'accord de compétitivité signé par la majorité des syndicats fin 2013. En effet cet accord lui permet de faire travailler quasiment gratuitement le samedi, en compensation de jours chômés accumulés en début d'année. Il prévoit également, en cas de perte de production due à des pannes, d'allonger la journée de travail.

Pour le moment, la direction ne parle pas de licenciements. Elle dit que les 600 travailleurs de la demi-équipe seront affectés dans l'équipe pleine cadence. Mais, comme elle ne compte pas améliorer les conditions de travail en multipliant les postes, elle prévoit de faire chômer à tour de rôle plusieurs centaines de travailleurs tous les jours. Cela amputera encore la fiche de paie de chacun.

Au-delà de l'abattement que cette nouvelle attaque génère dans les ateliers, des travailleurs disent qu'on ne peut la laisser passer sans réagir. Ce sont eux qui ont raison.

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