Les 50 milliards d'économies de Hollande-Valls : Un programme d'appauvrissement de la population17/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2385.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les 50 milliards d'économies de Hollande-Valls : Un programme d'appauvrissement de la population

Mardi 15 avril, le nouveau Premier ministre, Valls, a transmis au Haut Conseil des finances publiques le détail de son plan de 50 milliards d'économies à réaliser en trois ans sur les dépenses de l'État.

Le Haut Conseil des finances publiques, rattaché à la Cour des comptes, a été mis en place par Hollande le 23 mars dernier. Il est censé témoigner de la volonté du gouvernement de respecter ses engagements de réduction du déficit, autrement dit, ne pas déroger à sa politique d'austérité. Il devrait rendre son avis sur le plan d'économies de Valls le 22 avril.

Dans son discours du 8 avril à l'Assemblée, et dans les commentaires qui l'ont suivi, Valls a été très précis et concret quand il s'est agi d'énumérer ses cadeaux au patronat. Mais il est resté beaucoup plus discret sur les sacrifices qu'il allait demander à la population. Il s'est borné à expliquer que, sur les 50 milliards d'euros d'économies à réaliser, 19 milliards le seraient sur les dépenses de l'État, dix milliards sur le budget de l'Assurance-maladie, dix milliards sur les dotations aux collectivités locales, elles-mêmes déjà amputées de 1,5 milliard par an par le gouvernement Ayrault. Le reste, soit 11 milliards, serait économisé sur « notre système de prestations ».

Interrogé par des journalistes, Valls a admis que les hôpitaux étaient dans le collimateur, sans autre précision que... son intention de promouvoir la chirurgie ambulatoire et de « rationaliser l'offre de santé ». Autrement dit, mais ce n'était évidemment pas dit, il s'agirait de continuer et même d'amplifier la suppression de lits, de services, d'hôpitaux.

Compte tenu de l'objectif de réduction des dépenses annoncé, et de l'orientation propatronale du gouvernement, tous les services publics utiles à la population, ceux de l'État et ceux des collectivités locales, qui ont déjà été largement mis à contribution, le seront à nouveau nécessairement. La presse, entre autres hypothèses, évoque le maintien du gel de l'évolution des salaires des fonctionnaires de l'État et des collectivités locales, la réduction de leur nombre, y compris dans l'éducation.

En ce qui concerne les prestations sociales, il est envisagé de désindexer en tout ou partie les allocations familiales, allocations chômage, allocations logement, etc., de l'évolution des prix, ce qui reviendrait à programmer, lentement mais sûrement, leur baisse progressive. La méthode a été utilisée cette année par le gouvernement pour les pensions de retraite, dont la revalorisation pour tenir compte de l'inflation a été retardée de six mois.

Le détail du plan d'économies Hollande-Valls ne sera pas connu avant le 23 avril, date prévue pour sa présentation au Conseil des ministres. Mais, quelles qu'elles soient, ces économies ne manqueront pas de se traduire pour de nombreux travailleurs, chômeurs, retraités, par un surcroît de difficultés, voire de misère. Car, d'une façon ou d'une autre, ces 50 milliards seront prélevés sur leurs ressources ou sur des services dont ils bénéficient.

Le gouvernement invoque, comme toujours, la nécessité de réduire le déficit du budget. En fait, ces économies, ces sacrifices supplémentaires que le gouvernement veut imposer à la population sont destinés à financer les baisses de cotisations sociales, les crédits ou les baisses d'impôt, etc., c'est-à-dire tous les cadeaux promis aux grands patrons et aux banquiers. C'est l'autre volet du pacte de responsabilité, qui revient à faire combler par la masse de la population le trou creusé par le gouvernement dans le budget de l'État en faveur des plus riches.

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