Baisse des cotisations salariales : Un faux cadeau, une vraie attaque contre les travailleurs17/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2385.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Baisse des cotisations salariales : Un faux cadeau, une vraie attaque contre les travailleurs

Dans son discours de politique générale du 8 avril, Valls a annoncé une baisse des cotisations salariales pour les salariés payés au smic en disant que le pacte de responsabilité était aussi « un pacte de solidarité » et qu'il « améliorerait le pouvoir d'achat des salariés les plus modestes ». Et de préciser que le meilleur moyen, était « d'agir sur les cotisations salariales pour augmenter le salaire net, celui que l'on touche à la fin du mois ».

Cette mesure, qui serait adoptée à partir de janvier 2015, permettrait de « procurer 500 euros par an de salaire net supplémentaire » aux salariés concernés. Cela représenterait, a dit Valls, « presque la moitié d'un treizième mois pour un salarié payé au smic ». Mais il a quand même précisé que ce gain serait dégressif « entre le smic et 1,3 fois le smic ». Au bout du compte, les salariés au bas de l'échelle toucheront chaque mois à peine 60 euros de plus.

Outre le fait qu'au moins un des scénarios envisagés pour financer cette baisse des charges salariales serait de supprimer la prime pour l'emploi (PPE) qui bénéficie déjà à plus de 6 millions de ménages modestes, cette mesure permettra au patronat de masquer sa politique de baisse des salaires en 2014. Elle sera une incitation à embaucher des salariés à des tarifs plus bas qu'actuellement. Les salariés actuellement payés entre 1 et 1,3 fois le smic bénéficieront certes de cette petite augmentation, mais il y a tout lieu de prévoir que les nouveaux embauchés seront, eux, payés sur la base du salaire actuel, sans les charges correspondantes, et donc avec une économie pour les patrons. D'autant que, d'après les annonces de Valls, les charges patronales sur les plus bas salaires seront, elles, supprimées.

Mais ces « charges » salariales, dont se plaignent les patrons, constituent un salaire différé. Ne pas payer ces cotisations veut dire une réduction des fonds de la Sécurité sociale, avec comme perspective à court terme une augmentation de son déficit, qui devra être compensé ensuite, ou se traduire par une baisse des prestations.

Cette baisse des cotisations salariales ne sera pas un cadeau aux travailleurs mais une attaque contre le monde du travail.

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