En juillet 2013, une réorganisation du groupe EADS était annoncée, qui devait commencer au premier janvier 2014. Elle s'accompagnerait de 5 800 suppressions d'emplois au sein des filiales du secteur « défense et espace » du groupe en Europe, dont 396 dans la région toulousaine et 309 aux Mureaux, 96 à Élancourt, 213 à Saint-Médard.

La direction essaie de faire croire que le plan ne s'articulera qu'autour de quelques mesures d'âge et de départs volontaires, et annonce d'ores et déjà qu'elle choisira les volontaires et qu'ils seront peu nombreux. Comment compte-t-elle faire partir les autres ?

Ce sont donc bien des licenciements, déguisés ou pas, qui sont envisagés. Partout les suppressions de postes vont se traduire par une intensification du travail, comme c'est déjà le cas avec les départs forcés et massifs des intérimaires ou des sous-traitants dans le courant de l'année 2013. C'est d'autant plus inacceptable qu'Airbus group a ses carnets de commandes pleins et que les profits sont au rendez-vous. La direction ne s'en cache pas, affirmant que le plan servira à augmenter le bénéfice et permettra de distribuer 30 à 40 % de celui-ci en dividendes.

Sur le site des Mureaux, les réactions d'opposition à ce plan se succèdent. Une nouvelle assemblée était prévue jeudi 17 avril pour décider des suites à donner à la contestation. À Toulouse, après plusieurs débrayages et manifestations, les travailleurs ont à nouveau massivement fait grève et ont été 1 200 à manifester leur colère dans les rues de la ville. À Saint-­Médard, près de Bordeaux, cinq cents collègues ont débrayé ; ils étaient deux cents aussi à débrayer à Élancourt et, aux Mureaux, une centaine de salariés se sont rassemblés à deux reprises dans l'entreprise pour exprimer leur opposition aux mesures qui ne visent qu'à enrichir encore plus les actionnaires.

Chez Astrium, les travailleurs n'ont pas dit leur dernier mot...