Aluminium Dunkerque : Nouveau plan de suppressions de postes17/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2385.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aluminium Dunkerque : Nouveau plan de suppressions de postes

Le 8 avril, la direction d'Aluminium Pechiney, filiale du groupe minier Rio Tinto, a annoncé un prétendu plan de sauvegarde de l'emploi, qui se traduit pour le site de Dunkerque par 65 suppressions de postes en CDI, par des départs volontaires et la suppression de 20 postes d'intérimaires.

Avec 619 salariés, l'usine Aluminium Dunkerque produit 65 % de l'aluminium en France, mais la direction veut en faire l'usine la plus compétitive d'Europe : produire toujours plus avec moins de travailleurs !

En 2013, elle a déjà mis en place un plan d'économies, avec gel des embauches, et 25 départs n'ont pas été remplacés. Avec un record de production en septembre et ces économies sur les salaires, 53 millions d'euros de bénéfices avant impôts et amortissement ont été engrangés, soit 7 500 euros par travailleur et par mois !

La direction veut maintenant faire 10 % d'économies de plus, sur une masse salariale de 27 millions d'euros, une goutte d'eau sur les 490 millions d'euros du chiffre d'affaires de l'usine, mais des difficultés en plus pour les travailleurs. Elle prend prétexte de la renégociation à venir du contrat d'électricité avec EDF : l'électricité lui serait vendue plus cher. En réalité, Rio Tinto poursuit sa réorganisation, qui s'est traduite par un bénéfice de 10 milliards de dollars en 2013, en augmentation de 10 %. En France, elle a revendu le site de Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie, et imposé un autre plan de suppressions de postes dans sa filiale Carbone Savoie, avec la fermeture du site de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées.

Pour les travailleurs, les conséquences se font déjà sentir et ne pourront que s'aggraver. Les charges de travail se sont déjà alourdies et, comme le nombre de postes par équipe diminue, poser ses congés devient de plus en plus difficile. L'entretien et la rénovation du matériel sont fortement freinés, rendant le travail plus pénible et plus dangereux.

Il y a quelques semaines, la direction avait fait un chantage : c'était ou la signature ou pas de prime du tout, afin que les syndicats apposent leur signature au bas d'une proposition de prime d'intéressement revue à la baisse. Juste après, la direction annonçait ces suppressions de postes ! Heureusement, contre ces dégradations des conditions de travail et les menaces que faisait déjà planer la direction, plusieurs dizaines de travailleurs se sont déjà mobilisés en octobre et en mars. La mobilisation devra maintenant s'amplifier pour faire reculer les actionnaires.

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