Agglomération de Grenoble : Sordide fin de l'hébergement hivernal17/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2385.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Agglomération de Grenoble : Sordide fin de l'hébergement hivernal

Depuis le 1er avril, fin de la trêve hivernale, des milliers de familles sont à nouveau menacées d'être expulsées de leur logement. Pour les demandeurs d'asile, les Roms ou d'autres familles sans hébergement qui avaient trouvé refuge dans les foyers ouverts pour l'hiver, cette date signifie se retrouver à la rue du fait de la fermeture de ces foyers.

Dans l'agglomération de Grenoble, deux centres d'hébergement devaient fermer : à Domène (à une dizaine de km de Grenoble) où 47 personnes étaient hébergées, et à Pont-de-Claix (dans la banlieue), où elles étaient 59.

Des rassemblements de protestation devant la préfecture ont réuni plusieurs dizaines de personnes, mais dès le 31 mars, les évacuations ont commencé. L'administration a utilisé toutes sortes de pressions vis-à-vis des hébergés, comme couper l'eau et l'électricité et déménager du matériel. Devant les deux foyers, parfois face aux gendarmes, des militants associatifs ainsi que des conseillers municipaux et militants syndicaux ont aidé les familles à refuser de sortir sans avoir de solution d'hébergement.

Devant cette résistance, mais aussi la présence de médias, la préfecture a décidé d'accepter de les reloger temporairement. Une partie des familles ont été orientées vers des hôtels ou des hébergements associatifs, sans qu'il soit possible d'en connaître le nombre exact, la préfecture refusant de communiquer les chiffres. Le reste, soit plusieurs dizaines de personnes, a été dirigé à Grenoble vers l'un des seuls centres d'hébergement restant ouvert : Mimosa.

Ce joli nom cache une réalité sordide : c'est un bâtiment administratif, dont les bureaux ont été transformés en chambres. Aménagé pour une cinquantaine de personnes fin 2012, il avait très vite accueilli plus de cent personnes, dont des enfants et des bébés. Plus de 160 personnes y vivent aujourd'hui sans pouvoir détenir les clés de leurs chambres, avec en tout quatre douches (une seule était praticable ce 1er avril), des sanitaires qui fuient, et seulement deux gazinières. Les problèmes de gale ou d'autres parasitoses sont récurrents. Dans ces conditions, certains ont préféré rester à la rue plutôt que de venir vivre dans ce bâtiment, y rejoignant d'autres familles qui n'avaient pu bénéficier des hébergements hivernaux.

Depuis le 14 avril, les services préfectoraux veulent mettre à la rue plusieurs centaines d'autres personnes hébergées par des associations ou dans des hôtels. Mais ces familles n'ont nulle part où aller.

Les plus démunis sont décidément traités sous Hollande de la même manière que sous Sarkozy. Heureusement, de nombreuses personnes et militants se sentent solidaires et organisent les protestations.

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