« Nouveau » gouvernement : On rebat les cartes pour un même jeu02/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2383.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Nouveau » gouvernement : On rebat les cartes pour un même jeu

Hollande s'est donc invité sur les écrans de télévision pour une déclaration solennelle où, après avoir reconnu qu'« à l'occasion des dernières élections municipales, en votant ou en vous abstenant, vous avez exprimé votre mécontentement » ; il a ajouté : « J'ai entendu votre message, il est clair... je dois y répondre ». Mais la seule réponse concrète a été de dire : « J'ai donc confié à Manuel Valls la mission de conduire le gouvernement de la France ». C'est ce que Hollande appelle « un gouvernement de combat ». Reste à savoir pour combattre qui et au service de qui ? Et là visiblement, ce n'est pas le « changement » qui est à l'ordre du jour.

Le jeu politique dans la conduite des affaires de la bourgeoisie consiste à changer périodiquement les têtes des dirigeants, une fois qu'ils se sont usés au pouvoir, puis à continuer avec d'autres, toujours au service des possédants. Ces élections municipales ne pouvant amener un changement de majorité parlementaire, c'est à un jeu de chaises musicales que l'on assiste. On reprend les mêmes, en ce qui concerne les ténors du moins.

Valls se retrouve Premier ministre. Dans la continuité de ce qu'avait fait Sarkozy avant lui, il a assis une autorité en se donnant une image de ministre de l'Intérieur « énergique » dans les propos et dans les actes, racolant sur le terrain de la xénophobie.

Mais mouvement ne signifie pas changement et Hollande l'a bien précisé en déclarant vouloir continuer la même politique : « Je vous le confirme, a-t-il déclaré, le redressement du pays est indispensable, celui de notre appareil productif, celui de nos comptes publics... » ; des comptes plombés par les centaines de milliards distribués aux banquiers, aux capitalistes, aurait-il dû ajouter.

Les bourgeois peuvent donc être rassurés, pour eux on ne change rien. Ils auront accès sans réserve aux fonds publics, ils auront un gouvernement qui les aidera à licencier, à continuer leurs attaques contre le monde du travail. Quant à ceux qui, comme disait Hollande, « ont des souffrances à finir les fins de mois, à assurer l'éducation de leurs enfants, qui se sentent oubliés, abandonnés, quand ils ne sont pas relégués... », ils devront au mieux se contenter d'un éventuel et vague pacte de solidarité dont le contenu et la date de mise en application ne sont pas déterminés si tant est qu'ils le soient un jour. Bref, des mots... que des mots.

La feuille de route est claire et semblable à la précédente. Autant dire que si demain les travailleurs décident d'en finir avec les sacrifices qu'on leur impose pour, paraît-il, sauver l'économie des capitalistes et leurs profits, ils trouveront face à eux, un gouvernement de combat.

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