Municipales : Le Parti socialiste récolte les fruits de sa politique02/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2383.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Municipales : Le Parti socialiste récolte les fruits de sa politique

Les résultats finaux des élections municipales ont confirmé ceux du premier tour. Chaque postulant au poste de maire a noué entre les deux tours des alliances susceptibles de lui assurer la mairie, y compris parfois les plus douteuses, les plus « contre nature », comme on dit. Mais par-delà ces situations, ce sont les mêmes tendances similaires à celles du premier tour qui se sont exprimées. 155 villes de plus de 9 000 habitants, dirigées la plupart du temps par des maires socialistes, ont été perdues par la gauche, 142 ont été gagnées par la droite et le Front national se retrouve à la tête de 11 villes de plus de 9 000 habitants.

C'est encore une fois l'abstention qui a marqué le scrutin, dépassant les 36,45 % du premier tour. Dans les cités ouvrières, les quartiers populaires, elle a même été beaucoup plus élevée, concernant surtout l'électorat de gauche. Les appels des dirigeants socialistes aux abstentionnistes à se mobiliser pour que leur ville ne passe pas à droite ou à l'extrême droite ont été vains dans la majorité des cas. La déception de ces électeurs face à un gouvernement et à une majorité qui, non seulement n'ont pas tenu les quelques promesses faites durant la campagne, mais se sont comportés comme des auxiliaires zélés du patronat, n'a pas été digérée par les classes populaires.

Le soir des élections, les responsables de gauche, mais aussi de droite, ont fait mine de s'inquiéter du danger que représentait cette abstention massive pour ce qu'ils appellent la démocratie. Elle ne fait pourtant que refléter une attitude politique qui ne relève pas du simple désintérêt, mais souligne combien les électeurs des milieux populaires sont écoeurés par la mise en oeuvre de politiques qui les ignorent.

La victoire de la droite a découlé mécaniquement de cette abstention de l'électorat de gauche. Le fait que le Front national ait réalisé des scores élevés dans les quartiers populaires a de quoi inquiéter, bien plus encore que la dizaine de mairies qu'il a conquises. Car il traduit un recul de la conscience ouvrière, des travailleurs votant pour leurs pires ennemis par rejet du gouvernement socialiste.

Cette désorientation est à mettre au passif d'une politique qui, quoique se faisant sous l'étiquette socialiste, est entièrement tournée vers la satisfaction des intérêts patronaux. Une fois de plus le gouvernement socialiste est prêt à perdre les élections et au-delà son audience, plutôt que d'égratigner, même un peu, les intérêts de la bourgeoisie.

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