Licenciements à PSA-Aulnay : Les faux chiffres de la direction02/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2383.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Licenciements à PSA-Aulnay : Les faux chiffres de la direction

Le 1er avril 2014, de nouvelles lettres de licenciement économique ont été envoyées par la direction de PSA aux salariés restant à l'usine. Les salariés concernés ont maintenant huit jours pour adhérer à un congé de reclassement de douze mois payé à 65 % du salaire. Pour la plupart, ce sera une antichambre au Pôle emploi. La direction affirme sans vergogne qu'elle n'a procédé qu'à 204 licenciements, ce qui est un mensonge. Après ces 204 licenciements, il restera encore 89 salariés handicapés, qui ont un sursis et seront licenciés dans les mois à venir, un par un, et 70 délégués « sans solution », comme le dit la direction.

Au total, comme on pouvait le prévoir, le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) n'aura été que l'habillage d'un méticuleux plan de suppressions d'emplois, fait avec la complicité du gouvernement qui ne sera intervenu que contre les ouvriers en grève. Depuis le 22 mai 2013, jour de la signature du PSE, la direction a reclassé moins de la moitié des salariés. Sur un effectif de 2 712 qui restait au jour de la mise en route du PSE, il n'y a eu que 1 009 salariés mutés sur des sites de PSA. La direction n'aura même pas fait l'effort d'ouvrir les mutations aux filiales du groupe, comme pourtant la loi le prévoit.

Alors, tout le jeu de la direction a été de licencier par petits bouts. Trois réunions tripartites ont été organisées en grande pompe, vantant une ré-industrialisation du site d'Aulnay, qui devait procurer 600 emplois. Aujourd'hui, seuls 9 salariés devraient en bénéficier. Sur les 300 emplois réservés par la SNCF, RATP et ADP, seuls 54 salariés ont été retenus. Le cabinet Sodie, chargé de trouver des emplois, n'aura reclassé que 78 ouvriers en CDI ! Et surtout 890 salariés ont été licenciés, avec des promesses d'embauche qu'ils devaient se trouver eux-mêmes et qui leur permettaient de toucher des indemnités supplémentaires (10 000 euros et douze mois de salaire). Bien des promesses d'embauche n'ont pas tenu et ont mené directement au Pôle emploi.

On est loin du PSE innovant que promettaient les Montebourg, Varin et compagnie, relayés complaisamment par la grande presse. Il s'agissait pour eux de tout faire pour dissuader les ouvriers de revendiquer et de se battre contre leur licenciement. Les centaines d'ouvriers qui n'ont jamais cru à leur baratin et se sont battus jusqu'au bout sont d'autant plus fiers de l'avoir fait.

Partager