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Leur société
Hôpital francilien : PPP, la pompe pour le privé
Le centre hospitalier Sud-francilien situé à Corbeil-Essonnes vient de résilier son bail de PPP (partenariat public-privé) qui le liait au groupe Eiffage jusqu'en 2041. Cet hôpital de 1 000 lits se voulait pourtant la vitrine de ces partenariats, présentés comme la solution pour trouver des financements et permettre la réalisation d'opérations de grande ampleur. Le principe de ces PPP est de confier le financement de la construction à un promoteur, en l'occurrence à Corbeil-Essonnes à une filiale du géant du BTP Eiffage. Le promoteur loue ensuite les locaux à l'organisme public pour une durée fixée, à l'issue de laquelle le bâtiment revient à la collectivité.
En pratique, ces PPP sont une nouvelle mouture de ces pompes à fric qui permettent d'alimenter les caisses des grands groupes privés avec l'argent public. Ainsi Eiffage, qui avait investi 344 millions d'euros dans la construction, avait obtenu un loyer annuel de 40 millions pour une durée de trente ans. À la fin de ce bail, l'hôpital devenait donc public pour la coquette somme de 1,2 milliard d'euros, soit quatre fois plus que la mise initiale d'Eiffage.
Le PPP confiait également à Eiffage la maintenance et l'entretien du bâtiment. Finalement, décidée à ne plus être la vache à lait d'Eiffage, la direction de l'hôpital a choisi un divorce à l'amiable, qu'elle paiera encore au prix fort. La somme est estimée à 170 millions d'euros, dont 80 versés pour rupture de bail. La direction de l'hôpital se félicite d'économiser de 600 à 700 millions d'euros en mettant fin à ce PPP, mais elle ne dit pas combien au total les contribuables auront versé pour un hôpital ultramoderne, mais surtout tellement rentable pour... les patrons du BTP.