Data Mailing, Geispolsheim (Bas-Rhin) : Grève face au secret patronal02/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2383.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Data Mailing, Geispolsheim (Bas-Rhin) : Grève face au secret patronal

Mardi 25 avril, les 140 travailleurs, soit la totalité du personnel, cadres compris, de Data Mailing, à Geispolsheim dans la banlieue de Strasbourg, se sont mis en grève avec blocage des locaux. Suspectant le groupe Bertelsmann, propriétaire depuis quelques années de cette société de routage, de préparer la fermeture du site, ils voulaient obtenir des informations claires.

La direction les a lanternés jusqu'au lundi 31 mars, où elle a effectivement annoncé ce qu'elle appelle pudiquement « un transfert de production » vers Arvato, qui appartient aussi à Bertelsmann, à Noyelles, près de Lens dans le Pas-de-Calais. Et bien sûr, tous les salariés qui le souhaiteraient pourraient être transférés avec la production !

Les travailleurs revendiquaient, comme condition de reprise du travail, le paiement des jours de grève, grève déclenchée à cause de l'obstination de la direction à taire un secret de polichinelle. Car ils savaient qu'elle avait volontairement fait capoter des marchés, dont celui du traitement de la propagande électorale pour les élections européennes. Ordre avait été donné aux commerciaux de gonfler les tarifs, de sorte que la préfecture du Bas-Rhin refuse de traiter avec eux.

L'arrogance du nouveau directeur, embauché en CDD comme « liquidateur », a excédé les salariés qui, lundi 31 mars au soir, ont sommé les trois dirigeants locaux de rester dans l'entreprise, au cas où ils voudraient reprendre les discussions dans la nuit. À 23 heures, lorsqu'ils sont sortis des bureaux escortés des gendarmes, une trentaine de salariés couchés sur la route les ont empêchés de démarrer leurs voitures et ils ont dû accepter, un peu défaits, de reprendre les négociations mardi matin 1er avril, dans les locaux de la direction. Beaucoup moins arrogants que la veille, ils ont cédé sur le paiement de trois jours de grève sur six, les trois autres étant récupérables en RTT ou jours de congé, ils ont donné l'assurance qu'il n'y aurait aucune sanction contre les grévistes et que les salariés resteraient sur le site avec leur salaire jusqu'à la fin du processus de fermeture. Sur ces engagements, l'arrêt de la grève a été voté à une grande majorité des présents.

Mais l'essentiel reste à venir, car le sort des 140 salariés est loin d'être réglé.

Faire payer au prix fort le groupe Bertelsmann, propriétaire de journaux, de la chaîne de télé M6, de la radio RTL, de la maison d'édition Randhome House, de plates-formes de téléservice dans le Nord, entre autres, c'est ce que veulent les salariés, car ils ne se voient pas déménager à Noyelles, comme les machines.

Partager