Plus de la moitié des 300 salariés de Clestra ont fait grève pendant sept jours, du vendredi 21 mars au 28 mars. Ils demandaient une augmentation des salaires de 80 euros par mois et refusaient une nouvelle version de l'annualisation à la sauce patronale.

L'entreprise de cloisons amovibles d'Illkirch-Graffenstaden était l'an passé menacée de fermeture, jusqu'à ce que deux anciens dirigeants associés au groupe Impala reprennent l'entreprise à l'automne, mais licenciant au passage près de 100 salariés.

À la tête du groupe Impala se trouve l'homme d'affaires Jacques Veyrat, qui a accumulé, rien que par ses passages à Neuf Télécom et dans le groupe Louis-Dreyfus, plus de trois cent millions d'euros.

Lors des négociations annuelles, la direction a annoncé le gel des salaires pour deux ans en plus de sa mouture de l'annualisation. Une grande partie des travailleurs ont arrêté le travail à l'appel de la CGT.

Malgré le chantage de la direction, qui menaçait les grévistes de la fermeture de l'usine, ils ont tenu bon. Ils ont obtenu 20 euros d'augmentation mensuelle, le maintien de la prime de présence pendant les jours de grève, la moitié des jours de grève payée par la direction et la possibilité de récupérer les autres jours par cinq samedis travaillés sur l'année, payés à 200 %. L'augmentation de salaire n'est certes pas à la hauteur de leur attente, mais ils n'ont pas cédé au chantage de la direction.