ARaymond (agglomération grenobloise) : En grève pour les salaires02/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2383.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ARaymond (agglomération grenobloise) : En grève pour les salaires

La majorité des 680 salariés de l'entreprise ARaymond, spécialisée dans des fixations métalliques ou plastiques, est en grève reconductible depuis dimanche 23 mars. Répartis sur trois sites, les salariés dénoncent la politique du directeur en place depuis deux ans.

Lors de la dernière négociation sur les augmentations annuelles de salaire, il a annoncé qu'il n'y aurait plus d'augmentations générales sur la base de l'indice Insee, seules auraient cours des augmentations individuelles. 90 cadres se partageraient 185 000 euros, alors que 308 ouvriers n'auraient que 248 000 euros. De même, le directeur remet en cause le taux de 7 % de rémunération de l'intéressement, jugé trop élevé. Alors que le chiffre d'affaires augmente, les primes ont baissé d'environ un tiers depuis 2007.

Tout a commencé par une pétition de plus de 300 signatures, que la direction a superbement ignorée. Aujourd'hui, la production est totalement arrêtée. Le premier jour, de grands chefs ont bien essayé de se mettre aux manettes ou aux transpalettes, mais très vite plus rien n'est sorti des deux sites de production. Soucieux de marquer leur présence, les grévistes ont choisi de faire des piquets de grève devant chaque site. Devant l'usine de Grenoble, ils filtrent le passage des tramways, dont certains conducteurs affichent leur bienveillance et leur solidarité.

L'entreprise ARaymond est florissante. Elle s'est fortement développée à partir de 2008. Elle possède 22 sites de production répartis dans le monde entier et compte poursuivre son implantation. Elle travaille pour de nombreux grands constructeurs automobiles.

L'État est généreux avec cette entreprise, puisqu'au titre du CICE elle a déjà bénéficié de 600 000 euros d'exonération d'impôts. Pour 2013, ce sera 900 000 euros ! C'est donc ouvertement une volonté de faire encore plus de profit qui anime le directeur, qui avait précédemment mené à bien une telle mission à l'usine Radiall, propriété de Gattaz, le patron des patrons. Ce directeur n'a évidemment pas été choisi par hasard mais en connaissance de cause par le patron d'ARaymond, également à la tête de l'organisation patronale de la métallurgie de l'Isère.

Le personnel des usines ARaymond, habitué à des rapports plus feutrés avec la hiérarchie, n'a pas supporté les mensonges, l'absence de dialogue, en un mot le mépris de ce directeur, ni d'ailleurs la rapacité du patron pour lequel il agit. Après huit jours de grève, les grévistes ont voté majoritairement pour la poursuite du mouvement.

Partager