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- Lutte ouvrière n°2382
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Manoir Aerospace, Bar-sur-Aube : Grève pour l'augmentation des salaires
Lors des négociations annuelles obligatoires, la direction n'a avancé que 1,5 % d'augmentation, soit environ dix centimes de l'heure, alors qu'elle acceptait 3 % pour le site de Bologne, en Haute-Marne. Les travailleurs en ont eu assez de gaver les actionnaires en sacrifiant les salaires. La grève a donc démarré à l'appel des syndicats CGT et FO, pour une augmentation des salaires de 10 % et un réajustement de plusieurs primes, et est reconduite chaque jour en assemblée générale. En effet les paies, même après vingt ans de carrière, sont juste au-dessus du smic et chacun a encore présent à l'esprit le mouvement de 2011, qui avait paralysé la production une semaine et permis d'obtenir 1 200 euros de prime.
Pour l'instant, le directeur campe sur sa position : augmenter les salaires « mettrait l'usine à genoux ». Il a osé reprocher aux grévistes de brûler des pneus lors d'un pic de pollution alors que les ouvriers sortent quotidiennement de l'usine « comme des charbonniers ». Il provoque les grévistes, invitant ceux qui ne sont pas contents à aller chercher du travail ailleurs. Il a même tenté de les intimider avec la venue d'huissiers. Mais cela a au contraire renforcé le mouvement.
Le groupe Manoir Aerospace, propriété d'un fonds de pension, se porte très bien, notamment après la dernière restructuration, où il a fermé les sites jugés pas assez rentables. Chaque ouvrier est bien conscient du profit généré par la production de pièces pour l'armement ou l'aéronautique, vendues autour de 2 000 euros l'unité. Il faut seulement quelques heures pour produire une pièce qui rapportera davantage que le salaire mensuel, et il en sort des centaines par jour...
C'est au dixième jour de grève que le PDG s'apprêtait à descendre de Paris, lui qui laissait le directeur du site de Bar-sur-Aube « négocier », avec des interruptions de séances incessantes pour prendre les ordres d'en haut.
Le PDG a lâché sur quelques primes représentant 800 euros, 2 % au 1er avril et 1 % en augmentation individuelle. La reprise s'est faite mercredi, tête haute.