Les appels au « front républicain » : Le PS de reniement en reniement26/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2382.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Élections municipales

Les appels au « front républicain » : Le PS de reniement en reniement

Après les résultats du premier tour des élections municipales, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a appelé dès le dimanche soir à l'union de « l'ensemble des forces démocratiques et républicaines » pour empêcher le Front national de s'emparer de mairies. Le lendemain, les principaux dirigeants nationaux du PS, du premier secrétaire Harlem Désir à son porte-parole David Assouline, ont martelé le même message, ajoutant que cela nécessitait « un appel au retrait des listes socialistes quand ce danger est en place ».

Cette politique du « front républicain » est mise en avant depuis 1995. À l'époque, Chirac à la tête de la droite, en avait été partisan pour tenter de limiter l'impact croissant des voix du FN. Cela n'empêchait pas la droite de faire assaut de démagogie réactionnaire sur le même terrain que l'extrême droite.

Quand Le Pen a été qualifié au deuxième tour de l'élection présidentielle en 2002, les électeurs de gauche ont été appelés par tous les partis de gauche à voter Chirac. Ils ont eu Sarkozy comme ministre de l'Intérieur puis, cinq ans plus tard, comme président, menant une politique anti-immigrés, sécuritaire et antiouvrière. Sarkozy répondait aux souhaits de l'électorat du FN qu'il voulait attirer.

La droite a renoncé à cette politique du front républicain pour adopter celle du « ni-ni » qui consiste à refuser de choisir entre FN et PS. Elle ne fait là que suivre l'évolution d'une partie croissante de sa base, qui se sent de plus en plus proche des idées du FN. Ce que les élections actuelles ont plus que confirmé.

Dans le cas des élections municipales, le fait de se retirer implique de renoncer à avoir le moindre élu au conseil municipal. C'est un suicide politique que refusent les dirigeants de la droite. Le dirigeant du groupe UMP à l'assemblée, Christian Jacob l'a déclaré : « Il est hors de question pour l'UMP de laisser la chaise vide dans une collectivité. On ne va pas être absent pendant six ans. »

C'est pourtant bien ce que proposent les dirigeants du PS là où ils appellent au retrait de leur liste... Leur problème consiste avant tout à faire oublier leurs responsabilités, à faire oublier que ce sont les trahisons des quelques promesses faites aux classes populaires et la politique qu'ils mènent au pouvoir qui font le lit de l'extrême droite. Ils cherchent à garder les électeurs de gauche en se servant de la peur légitime que suscite la progression électorale du FN. Mais, ce faisant, ils légitiment une droite qui ne vaut pas mieux, lui décernant un label « républicain ». Et ils achèvent de vider leur politique de tout contenu un tant soit peu favorable au monde du travail.

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