Les petits contribuables rencontrent de plus en plus de difficultés pour obtenir un renseignement sur leurs impôts, faire rectifier une erreur ou solliciter un étalement de paiement. Des agences ferment en zones rurales, d'autres réduisent leurs horaires d'ouverture, et partout le nombre d'agents pour assurer l'accueil et le traitement des demandes diminue. Au bout du compte, des problèmes qui auraient pu se régler prennent une mauvaise tournure, et peuvent plus facilement déboucher sur des pénalités, voire des saisies.

Cette dégradation fait pourtant des heureux. À la répression des fraudes, les 500 suppressions d'emplois programmées cette année permettront aux patrons qui s'affranchissent volontairement des règles de passer encore plus facilement à travers les mailles du filet, au détriment entre autres du consommateur. La ligne directrice de la direction est de faire confiance aux entreprises pour qu'elles s'autocontrôlent, laissant ainsi le champ libre à tous les margoulins.

À la douane, où 400 postes d'agents sont supprimés chaque année, les grévistes signalaient qu'il n'y a jamais eu aussi peu de contrôles de valises en direction des paradis fiscaux.

Chaque fois qu'une affaire éclate, évasion fiscale, scandale alimentaire, les membres du gouvernement montent sur leurs grands chevaux et édictent des règlements qui n'ont strictement aucune conséquence sur le terrain, faute de contrôles et de contrôleurs.

Les fonctionnaires des finances en grève contre les suppressions d'emplois ont profité de l'occasion pour dénoncer par la même occasion cette hypocrisie à laquelle ils sont confrontés tous les jours.