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- Lutte ouvrière n°2378
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Dans les entreprises
Valeo, Angers : En grève pour les salaires
La semaine précédente, les débrayages avaient été nombreux, en particulier dans l'équipe de nuit, car les propositions de la direction en cette période de NAO (négociations annuelles obligatoires) sont très loin du compte : elle envisage 1 % d'augmentation accordé en deux fois, avec un talon de 14 euros... alors que l'an passé le chiffre d'affaires du groupe a augmenté de 8 % et les dividendes versés aux actionnaires de 13 %. Début janvier, en communication interne, la direction en avait fait des tonnes sur la bonne santé du groupe. Alors, quand elle a évoqué un maigre + 1 %, ça a été pris par tous, à juste titre, comme une provocation.
La grève a donc été votée lundi matin, touchant les trois équipes. Il a été décidé de bloquer les deux principaux accès à l'usine par des piquets de grève et des palettes. Si le mouvement, soutenu par les syndicats CGT et FO, n'a pas entraîné la totalité des salariés (en particulier pas les bureaux), il concerne quand même près de 50 % des ouvriers de production, ce qui ne s'était pas vu depuis la précédente grève importante sur les salaires, en 2008. Il faut dire qu'avec un résultat net de 439 millions d'euros, et des actions dont la valeur a explosé l'an passé, le groupe Valeo a évidemment les moyens d'augmenter les salaires. Quant à la prime de 80 euros brut avancée par la direction, personne ne considère cela comme suffisant.
La direction a tenté l'intimidation en faisant venir un huissier pour constater l'obstruction des portes de l'usine. Et elle a tenté de saboter la grève en faisant appel à des intérimaires pour effectuer le travail des grévistes. Les travailleurs de Valeo Angers ont contacté les autres usines du groupe, nombreuses dans l'Ouest (Sablé, Laval, Blois, Limoges...), où les NAO n'ont pas non plus abouti pour l'instant à des avancées notables, dans l'espoir de ne pas rester isolés. À l'heure où nous écrivons, le combat continue et la production est quasiment paralysée, faute de stocks de pièces et d'emballages.
En tout cas, la grève Valeo fait parler d'elle, car ses revendications sont partagées bien au-delà de la ZI d'Écouflant. La semaine passée, de nombreux débrayages pour les salaires ont eu lieu chez CBI (ex-Bosch, dans la ZI de Saint-Barthélémy) et une usine de plus petite taille, située de l'autre côté de la ville, Intercosmétiques (dans la ZI de Beaucouzé), est elle aussi paralysée depuis plusieurs jours par une grève pour les salaires.