Samedi 22 février, des dirigeants d'Europe écologie-les Verts (EELV) étaient présents dans la manifestation contre la construction d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Le lendemain, Cécile Duflot, ministre EELV du Logement et chef de file de ce parti, assurait les manifestants de sa solidarité. Cela n'aurait aucune importance si l'aéroport en question n'était pas le projet des socialistes nantais, et particulièrement de Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes. Comme ce dernier est le chef d'un gouvernement auquel appartient Duflot, la mésentente ou plutôt la comédie jouée entre PS et EELV a fait les gros titres.

Duflot et ses amis ont ainsi affiché à bon compte leur prétendue liberté de parole, histoire de faire un geste en direction de leur électorat. La droite a dénoncé la cacophonie gouvernementale et sommé les ministres Verts de démissionner. Les commentateurs ont commenté. Enfin, Ayrault a déclaré que l'important était de réussir le pacte de responsabilité et que pour cela on avait besoin de tout le monde. Et les écologistes de conclure en assurant le Premier ministre de leur fidélité et de leur ardeur à faire réussir sa politique.

La saynète est d'un grand classicisme. Les politiciens amusent la galerie avec des discussions secondaires et des querelles dérisoires, mais s'entendent sur l'essentiel, la gestion des affaires de la bourgeoisie. En l'espèce, le pacte de responsabilité, dernier en date des cadeaux au grand patronat, pour un montant de 30 milliards d'euros pris dans les poches des travailleurs, est mis en place par le gouvernement Ayrault, avec la pleine approbation des ministres EELV et des dirigeants de ce parti.