Trois postiers syndicalistes (deux de Sud et un de la CGT) de la plate-forme colis du Rheu étaient menacés de quinze jours d'exclusion de service sans salaire. Lors d'une grève de trois jours en octobre 2013, pour s'opposer à la perte de repos compensateurs, il leur avait été reproché d'avoir fait entrer sur le site des représentants syndicaux extérieurs à l'entreprise pour rencontrer la direction. Selon elle, la production en aurait été perturbée, et la sécurité du site aurait été menacée.

Le 20 janvier, lors du passage en conseil de discipline, les deux collègues de Sud étaient accompagnés d'une centaine de personnes venues les soutenir devant la direction du Courrier de Rennes. Plusieurs dizaines de personnes ont fait de même le 19 février en prenant un bus jusqu'à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, où se tenait le conseil de discipline du collègue de la CGT.

La direction du Colis a fini par reculer, en annulant les quinze jours d'exclusion de service. Elle s'est aussi engagée à retirer ses plaintes au pénal. Au vu des faits reprochés, qui étaient absolument vides de sens, c'était bien la moindre des choses. Elle maintient malgré tout l'attribution d'un blâme, que les syndicats ont l'intention de contester.

Il n'en reste pas moins que cette direction a dû reculer devant une réaction collective à laquelle elle ne s'attendait pas.