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- Lutte ouvrière n°2378
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Leur société
Loi sur la dépendance : Bien loin des besoins réels
En effet le barème de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), versée par les départements pour venir en aide aux personnes de plus de 60 ans ayant besoin d'une aide pour les actes élémentaires de la vie courante, n'a pratiquement pas été revalorisé depuis sa création en 2001. Déjà à l'époque, et encore plus aujourd'hui, le montant de l'APA, qui dépend du degré de perte d'autonomie, ne permet pas dans la majorité des cas de répondre aux dépenses en matière de portage de repas, d'aides à domicile, de travaux d'adaptation des logements et encore moins d'hébergement dans des maisons de retraite. En moyenne il en coûte 1 769 euros pour y avoir une chambre, et plus de 2 500 euros en Ile-de-France : un coût largement au-dessus des moyens des retraités, APA comprise, qui doivent se faire aider par leurs proches quand ils le peuvent.
Mais le gouvernement, pour ne pas s'attaquer au problème épineux du coût des maisons de retraite pour les familles, a repoussé cette question à une hypothétique deuxième loi, et affiche la volonté de « privilégier le maintien à domicile des seniors ». Pourtant, les mesures annoncées paraissent bien dérisoires par rapport à l'ampleur des besoins. Sur les 645 millions d'euros de dépenses prévues au total, 375 millions devraient servir à augmenter l'APA des personnes âgées restées à domicile, un montant à partager entre les 700 000 personnes bénéficiaires. Quand on décortique dans le détail les mesures annoncées, tout est de la même veine.
Pour les logements, il n'est envisagé de faire des travaux que dans 80 000 d'entre eux d'ici quatre ans. Seulement 25 millions d'euros sont prévus pour la revalorisation des salaires des aides à domicile, qui sont plusieurs centaines de milliers aujourd'hui, avec des revenus largement en dessous du smic. Et, pour les familles qui se relaient pour venir en aide à leurs proches, l'aide financière maximale serait de 500 euros par an.
En attendant l'application de ces mesures, prévues pour entrer en vigueur en 2015, leur financement est déjà entré en application depuis 2013. Avec la contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (CASA), soit un prélèvement de 0,3 % sur les pensions des retraités imposables, c'est 645 millions d'euros qui rentrent chaque année dans les caisses de l'État. Avant de mettre en place des améliorations minimales pour les retraités les plus diminués, le gouvernement Ayrault a commencé à prélever sa dîme sur l'ensemble des retraités.