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- Lutte ouvrière n°2378
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Fret SNCF Ambérieu-en-Bugey (Ain) : La lutte paie
Début février, les cheminots du Fret d'Ambérieu-en-Bugey ont fait dix jours de grève contre une saignée de 15 suppressions de postes, sur les 63 agents du Fret. Sur ce dépôt, le trafic Fret est stable depuis cinq ans, et pourtant les effectifs baissent sans arrêt. Depuis 1990, le nombre de conducteurs a ainsi chuté de 220 à 70 personnes actuellement à Ambérieu. Comme l'ensemble du patronat, la SNCF cherche à faire toujours davantage d'économies sur le dos des travailleurs. Les plans de réorganisation qui touchent régulièrement les différents sites sont les déclinaisons locales de cette politique générale du groupe. Pour 2014, ce sont ainsi quelque 1 500 nouvelles suppressions de postes qui sont prévues, qui s'ajoutent aux 30 000 emplois supprimés depuis l'année 2000.
Ces attaques suscitent bien du dégoût et de la colère, qui explosent parfois, comme à Ambérieu, où l'annonce des suppressions de postes a révolté les travailleurs, qui ont fait grève à 100 %. Dans leur bagarre, ils ont entraîné des agents des autres branches SNCF du site, qui se sont mis en grève à 50 %. Pendant dix jours, la direction locale a fait la sourde oreille, mais a fini par céder face à la solidarité des grévistes, aux piquets de grève et à l'envahissement des locaux de la direction du Fret à Lyon. Un moratoire de la réorganisation a été imposé, ainsi que d'autres avancées. Cette victoire fait chaud au coeur, car au Fret les réorganisations pour supprimer du personnel sont permanentes. Les cheminots d'Ambérieu ont montré qu'il est possible de s'y opposer.