Compagnie minière française : Montebourg creuse pour les profits de grands groupes capitalistes26/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2378.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Compagnie minière française : Montebourg creuse pour les profits de grands groupes capitalistes

« La grande époque est de retour. Le renouveau minier en France est en route », a annoncé le 21 février Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, en parlant de la création de la Compagnie nationale des mines de France (CMF), prévue dans les prochains mois.

On a eu droit au cocorico d'usage ; selon lui, il y allait de la « souveraineté » de la France puisque l'approvisionnement en matières premières permettrait « d'assurer son indépendance au pays ».

Montebourg compte-t-il faire rouvrir les mines qui ont fermé les unes après les autres ? En fait, la mission de la CMF, qui sera dotée d'un budget de 200 à 400 millions d'euros, sera de prospecter les sous-sols à la recherche de métaux précieux et de terres rares, en France et à l'étranger. Et si, dans son interview au Parisien du vendredi 21 février, il n'a rien dit au sujet des gaz de schiste présents sur le territoire métropolitain, nul doute qu'il n'a pas renoncé à vouloir les exploiter dans l'avenir. Cette compagnie commencerait par prospecter dans les DOM-TOM, notamment en Guyane, pour évaluer ses réserves d'or. Mais Montebourg vise aussi les pays d'Afrique francophone qui, à l'entendre, « aimeraient travailler avec nous plutôt que d'avoir affaire à des multinationales étrangères ».

Voir leurs richesses pillées par des groupes français comme Eramet ou Areva au lieu d'autres trusts anglais, américains ou chinois, quelle différence cela fait-il pour les habitants de Nouvelle-Calédonie, du Niger ou d'un autre pays ? Car, en définitive, tel est le but de l'opération. Montebourg se défend de vouloir créer une entreprise étatique et de mener une politique dirigiste vis-à-vis des entreprises. Remontant quelque 350 ans en arrière, il préfère évoquer le « colbertisme » de sa démarche, faisant ainsi référence au ministre de Louis XIV.

Le but de cette compagnie est bien, en définitive, d'aider les grandes entreprises minières à se développer. L'État prend à sa charge tous les frais de prospection des terrains, en France ou à l'étranger, pour ensuite céder la place aux grands groupes privés français, se contentant de « participations », c'est-à-dire là encore de versements d'argent frais.

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