Le rapport annuel de la Cour des comptes : Des pistes pour de prochaines attaques20/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2377.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le rapport annuel de la Cour des comptes : Des pistes pour de prochaines attaques

Le rapport annuel de la Cour des comptes, relayé par les médias, est présenté comme un ensemble de conseils avisés pour bien gérer les finances publiques. Mais il vise aussi, visiblement, à préparer l'opinion à l'idée de la nécessité de se serrer la ceinture pour payer la dette. Cela prépare de nouvelles attaques.

Dans la version 2014, présentée mardi 11 février, la Cour des comptes explique à longueur de pages qu'il va falloir encore réduire les dépenses publiques. Elle reprend à son compte l'objectif des 50 milliards d'euros d'économies à réaliser d'ici 2017, et vise tout particulièrement le secteur de la protection sociale, auquel elle reproche de ne pas avoir assez fait d'efforts dans la période précédente.

Les mesures qu'elle envisage dans ce secteur, dites « de freinage rapide des dépenses publiques », seraient une attaque brutale contre les milieux populaires. Elle propose que les prestations sociales (allocations logement, indemnités chômage, prestations familiales, etc.) ne soient plus indexées sur l'inflation. Il pourrait s'agir d'une sous-indexation, ce qui signifie que les prestations sociales augmenteraient moins vite que l'inflation, voire même d'une désindexation, si elles n'étaient pas augmentées du tout. Cela entraînerait une perte totale de plusieurs milliards d'euros pour les populations concernées.

Dans la suite du rapport, la Cour des comptes ne manque pas d'attaquer certaines catégories de travailleurs, comme les cheminots auxquels elle reproche leurs facilités de circulation, ou bien les chômeurs, en demandant à Pôle emploi d'amplifier la lutte contre les fraudes aux allocations chômage. Le reste du rapport est un inventaire à la Prévert des gâchis ou dérives des dépenses publiques, dont certains peuvent faire sourire, comme la taxe sur les jukebox qui coûterait plus qu'elle ne rapporte, tandis que d'autres sont une illustration des manquements de l'État quand il s'agit de répondre aux besoins de la population : victimes de l'amiante mal indemnisées, foyers de travailleurs immigrés mal rénovés, détenus insuffisamment soignés, etc.

Les diverses mesures contre le monde du travail imaginées par la Cour des comptes sont présentées comme des idées parmi d'autres, des pistes proposées par un organisme qui n'a qu'un avis consultatif. Mais c'est dans cet arsenal, entre autres, que le gouvernement trouvera les nouvelles mesures qui lui permettront de faire un peu plus les poches des travailleurs et de la population.

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