Incendie dans un camp rom - Bobigny : Mélisa, victime des conditions indignes20/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2377.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Incendie dans un camp rom - Bobigny : Mélisa, victime des conditions indignes

C'est dans l'incendie d'un campement rom que Mélisa, une fillette de 8 ans, a trouvé la mort dans la nuit du 11 au 12 février, à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Dans ce camp, dit des Coquetiers, c'est environ 300 Roms qui essayent de survivre, dans des conditions d'hygiène et de sécurité déplorables.

Il n'y a que deux sanitaires et aucun point d'eau. L'été, pour faire la cuisine, laver la vaisselle et faire la toilette des bébés, les habitants doivent se ravitailler aux points d'eau situés aux abords du canal de l'Ourcq, à quelques centaines de mètres du camp. L'hiver, ils doivent se débrouiller avec les packs achetés au supermarché.

Il n'y avait pas d'extincteur dans le camp. Quand le feu s'est déclaré, il n'y avait aucun moyen de l'arrêter. Mélisa n'est pas la première victime. Il y a cinq ans, Diégo, un garçon de 7 ans, avait trouvé la mort dans des conditions semblables dans un autre campement rom de Bobigny. Il y a deux ans, Maria, un bébé d'un mois, était morte dans le camp où survivait Mélisa.

Le 16 février, près de 500 personnes ont défilé, à l'appel du collectif de soutien aux Roms de Bobigny, entre le camp et l'école de Mélisa. L'émotion était vive, mais aussi la colère. Comme le disait la directrice de l'école, « il est révoltant que la France, la 6e puissance du monde, puisse laisser des enfants vivre et mourir dans de telles conditions sur son sol ». Car ce sont bien ces conditions de logement précaires qui ont tué Mélisa.

Dans les conversations, le gouvernement était pointé du doigt, notamment Manuel Valls qui, dans la continuité de ses prédécesseurs de droite, a fait de la chasse aux Roms son cheval de bataille. D'ailleurs, il y a six mois, les habitants du camp des Coquetiers avaient tous été évacués par la police. L'expulsion a cependant été annulée, car illégale : une partie du terrain appartient à la municipalité (dirigée par le PCF), qui avait autorisé les Roms à s'installer là.

Les habitants du camp veulent vivre ici. Presque tous les enfants du camp des Coquetiers sont scolarisés. Le mois dernier, suite à l'abrogation de la loi limitant à l'accès à l'emploi pour les Tsiganes, de nombreux adultes sont allés s'inscrire à Pôle emploi. Cela rend d'autant plus répugnants les propos xénophobes de Valls qui déclarait que « les Roms n'avaient pas vocation à s'intégrer en France ».

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