PSA : Les pouvoirs publics passent à la caisse pour la famille Peugeot23/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2373.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA : Les pouvoirs publics passent à la caisse pour la famille Peugeot

Après des mois de tractations secrètes, les principaux actionnaires de PSA, c'est-à-dire la famille Peugeot, réunis dans le conseil de surveillance du groupe, viennent de décider l'entrée de l'entreprise automobile d'État chinoise Dongfeng et de l'État français au capital de PSA. Ce type d'alliance est courant dans le monde des grandes entreprises, et le fait que l'actionnaire devienne en partie chinois ne change rien à l'affaire : il restera capitaliste.

PSA, déjà allié avec Dongfeng, a trois usines en Chine et a vendu plus de 500 000 voitures en 2013 dans ce pays, ce qui en fait le second marché après la France. Mais le groupe voudrait se développer et s'implanter encore plus dans la région. Et pour cela il aurait, dit-il, besoin de moyens financiers. C'est ce qui explique l'entrée de Dongfeng au capital, et surtout l'apport de près d'un milliard d'euros par l'État français. La famille Peugeot, elle, se contente de lâcher 100 millions, gardant sa fortune accumulée sur l'exploitation des ouvriers de l'automobile pour faire des profits ailleurs. Elle fait donc payer à l'État les frais de sa stratégie de développement capitaliste.

Le gouvernement Hollande, qui a déjà offert l'an passé 7 milliards d'euros à la famille Peugeot pour garantir la banque PSA finance, s'apprête ainsi à renouveler le geste en versant directement un milliard à un groupe capitaliste privé, alors que les ministres ne cessent de dire que les caisses sont vides et qu'il faut faire des économies sur les budgets sociaux.

Pour justifier ce cadeau à cette famille bourgeoise richissime, le gouvernement se sert du prétexte de l'entrée d'un patron chinois et de sa volonté que le groupe reste français. Brandir le péril jaune est tout à fait dans la continuité des élucubrations d'un Montebourg sur le patriotisme économique. Mais présenter le caractère national de l'entreprise comme une protection pour les travailleurs est quand même une très mauvaise farce !

C'est bien un patron français, un Peugeot bien de chez nous, qui a détruit des milliers d'emplois, avec le soutien et la complicité du gouvernement actuel comme du précédent. PSA ferme l'usine d'Aulnay et supprime 11 200 emplois, et ce n'est pas fini. Les annonces de suppression de lignes de montage dans les usines se font de plus en plus précises à Mulhouse ou Poissy, menaçant des centaines d'emplois supplémentaires.

Quant à la participation de l'État, elle ne vaut pas mieux. Les exemples de Renault, Orange et bien d'autres sont là pour montrer que sa participation au capital d'un groupe capitaliste n'a jamais apporté la moindre garantie aux travailleurs. Au contraire, l'État a toujours accompagné les attaques patronales.

Alors, quel que soit l'actionnaire, État, Peugeot ou Dongfeng, les travailleurs devront se battre collectivement pour défendre leurs emplois et leurs salaires.

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