La journée CGT du 6 février : Quelle riposte au patronat et au gouvernement ?23/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2373.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La journée CGT du 6 février : Quelle riposte au patronat et au gouvernement ?

La CGT appelle à une journée nationale interprofessionnelle de mobilisation le 6 février. Dans son tract national, la confédération explique que « les motifs d'insatisfaction et les raisons d'exprimer notre mécontentement ne manquent pas ». C'est le moins qu'on puisse dire ! Face à la guerre sociale menée par le grand patronat à coups de plans de licenciements, de pressions sur les salaires et les conditions de travail, face à la politique de régression sociale orchestrée par le gouvernement, il faudrait en effet non seulement que les travailleurs expriment leur mécontentement, mais qu'ils se préparent à lutter pour leurs intérêts vitaux.

Malheureusement, les journées d'action organisées par la CGT, singulièrement depuis l'arrivée au pouvoir de Hollande, sont restées dans le flou quant à leurs objectifs et on n'a distingué aucun plan d'ensemble visant à préparer la riposte du monde du travail aux attaques qu'il subit.

Certes la CGT, contrairement aux autres confédérations, n'a pas signé tous les accords de régression sociale concoctés par le patronat et le gouvernement. Certes, elle appelle à cette mobilisation interprofessionnelle alors que les autres confédérations s'y refusent. Mais les travailleurs seraient en droit d'attendre des perspectives claires, des objectifs de lutte qui correspondent à leurs besoins, afin de leur permettre de se mobiliser en nombre croissant.

Même face au chômage, la menace qui pèse le plus fortement sur la vie et la conscience du monde du travail, la confédération n'avance aucune revendication crédible.

Aux militants qui critiquent la mollesse – pour le dire gentiment – des propositions de la direction confédérale, les responsables répondent systématiquement : « Nous sommes pour la lutte, mais on ne déclenche pas une grève générale en appuyant sur un bouton ». Mais il ne s'agit pas de déclencher le grand soir, il s'agit de préparer sérieusement la riposte des travailleurs, et pour cela de leur dire clairement où il faudrait aller et comment.

Les travailleurs, les militants qui se saisiront de cette journée pour protester et manifester auront raison de le faire. Mais ils seront aussi en droit de poser des questions aux dirigeants de la CGT. Car tôt ou tard il faudra bien donner vie à un mouvement d'ensemble, unissant tous les travailleurs dans la lutte sur des objectifs propres à les protéger des conséquences de la crise, comme par exemple l'interdiction des licenciements.

Et si la direction de la CGT ne veut pas s'y préparer, les travailleurs devront le faire eux-mêmes.

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