Gouvernement : Vers une recomposition à droite ?23/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2373.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gouvernement : Vers une recomposition à droite ?

L'hypothèse d'un recentrage politique des alliances de Hollande revient périodiquement à la une des commentateurs. Les annonces faites lors de sa conférence de presse ont, tout naturellement, réactualisé cette hypothèse. Particulièrement auprès des leaders de la droite centriste incarnée par le couple Borloo-Bayrou, qui y ont vu une ouverture prometteuse... pour eux.

Cette attitude n'est pas surprenante de la part de Bayrou qui, ses rivaux de la droite se sont fait un malin plaisir de le rappeler, avait voté Hollande lors de la présidentielle de 2012. Quant à Borloo, qui salue lui aussi le prétendu tournant présidentiel, il y voit non sans gourmandise « la clôture de l'acte ouvert en 1971 par la signature de l'Union de la gauche ». Pour lui, c'est la fin de cette alliance qui lie le PS avec le reste de la gauche parlementaire, autrement dit essentiellement avec le PCF et avec le Front de gauche qui inclut Mélenchon et son parti. Ces deux vieux loups de la politique y voient surtout, plus concrètement, une éventuelle opportunité de revenir aux affaires, et se mettent sur les rangs.

Certes, il ne faudrait pas donner à ces contorsions politiciennes plus d'importance qu'elles n'en ont. L'avenir dira si oui ou non ces hypothèses vont prendre corps. Mais elles sont significatives, car elles sont tout à fait plausibles.

On ne peut nullement exclure en effet que ce gouvernement, dit de gauche, ne termine sa trajectoire comme gouvernement d'alliance avec une fraction de la droite. De telles combinaisons se sont déjà réalisées dans d'autres pays, mais aussi en France.

Du coup, c'en serait fini des espoirs et des ambitions de ceux qui, comme les dirigeants du PCF, s'obstinent, contre vents et marées, à s'affirmer comme une composante de la majorité présidentielle, en espérant qu'on leur fasse une place à un moment ou à un autre ; ou encore des espoirs d'un Mélenchon qui a rêvé à voix haute de devenir Premier ministre de Hollande.

Que les dirigeants du PCF ou Mélenchon soient les dupes dans cette opération, ce ne sera qu'un juste retour des choses, d'autant qu'ils étaient amplement avertis. Ce qui risque d'être plus lourd de conséquences, c'est la déception de ces millions de femmes et d'hommes à qui on a demandé de voter pour Hollande, en leur faisant miroiter un changement qui leur aurait été favorable, et qui héritent de cette situation.

À quelque chose malheur peut être bon, du fait que la situation serait désormais plus claire. Mais les déceptions ne doivent pas se traduire par une nouvelle démoralisation. Il faut avant tout que le camp des travailleurs se fasse entendre de tous ses adversaires, de droite, évidemment, mais aussi de ceux qui se prétendent de gauche.

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