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- Lutte ouvrière n°2373
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Leur société
Contre l'ordre moral des obscurantistes réactionnaires : Le droit à l'avortement doit être défendu !
La manifestation des opposants à l'avortement, dimanche 19 janvier à Paris, a rassemblé quelque 15 000 personnes. Bien que loin derrière les chiffres des Manifs pour tous de l'an dernier, elle regroupait le même genre de public : catholiques intégristes, droite et extrême droite réactionnaires.
Pour la neuvième fois depuis 2002, au moment de l'anniversaire de l'adoption de la loi Veil, les manifestants entendaient protester contre le droit de toute femme à l'interruption volontaire de grossesse, c'est-à-dire à disposer librement de son corps et à choisir quand elle veut et si elle veut un enfant.
Cette année, cette droite bien-pensante s'en est plus précisément prise à un amendement proposé par une députée socialiste et devant être débattu à l'Assemblée nationale vendredi 24 janvier, dans le cadre du projet de loi sur l'égalité hommes-femmes. En effet, dans sa formulation, la loi Veil contenait un verrou permettant de limiter le droit de recourir à une IVG, le texte précisant que seule une « situation de détresse » justifiait un tel recours. La nouvelle formulation dirait simplement que « la femme enceinte qui ne veut pas poursuivre une grossesse » peut demander son interruption à son médecin.
Dans les faits, les médecins qui pratiquent actuellement des IVG considèrent que toutes les femmes qui demandent une interruption de grossesse sont dans un état de détresse et que leur refuser l'avortement les conduirait à une détresse bien supérieure, avec le risque qu'elles s'adressent comme autrefois à des faiseuses d'anges, quitte à y laisser la vie. Mais l'ambiguïté qui réside dans l'expression « situation de détresse » permet effectivement toutes les interprétations, y compris les plus hostiles. Elle peut donner des armes à tous les culs-bénits anti-avortement, à commencer par ceux du corps médical, et cela alors que les obstacles s'accumulent pour les femmes qui veulent recourir à une IVG, ne serait-ce qu'à cause du manque d'informations et de la fermeture de centres qui la pratiquent.
Outre la croix catholique et la fleur de lys symbole de la royauté, les réactionnaires qui manifestaient le 19 janvier arboraient aussi des drapeaux espagnols, se revendiquant du gouvernement Rajoy qui a présenté un projet de loi pour interdire l'avortement, sauf dans quelques cas extrêmes.
Les défenseurs du droit des femmes appellent à une nouvelle manifestation à Madrid le samedi 1er février et une manifestation est prévue le même jour en France à l'appel d'organisations féministes et avec le soutien de partis, dont Lutte Ouvrière. Contre la droite religieuse et obscurantiste qui veut restreindre le droit des femmes, tous ceux et celles qui veulent le défendre devront se mobiliser.