Centrafrique : Les manoeuvres du gouvernement français et la situation dramatique de la population23/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2373.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Centrafrique : Les manoeuvres du gouvernement français et la situation dramatique de la population

En Centrafrique, après la démission imposée par la France à Michel Djotodia, le président du Conseil national de transition (CNT), le gouvernement français continue à tirer les ficelles de ce qu'il appelle le processus politique. Une nouvelle présidente de transition a été élue. Il s'agit de Catherine Samba Panza, la maire de Bangui.

L'élection de cette femme d'affaires, liée aux organisations humanitaires, a été aussitôt saluée à Paris. Elle présente un profil de nouvelle venue en politique, plus avenant que celui de son principal concurrent, Désiré Kolingba, fils d'un ancien dictateur centrafricain. Le gouvernement français voit en elle la personnalité la plus capable d'amener la Centrafrique à l'élection, programmée pour le début 2015, d'un nouveau président, si possible bien sûr un allié de la France.

Cependant, toute cette opération politique n'a pas ramené le calme à Bangui. Les tueries y continuent, et ces exactions débouchent aujourd'hui sur un exode massif de la population musulmane.

Dans Bangui même, les affrontements se poursuivent entre les groupes armés qui tiennent encore les quartiers musulmans et les milices anti-balakas qui veulent exterminer leurs habitants. Face à ce climat d'insécurité, la plus grande partie de la population musulmane semble avoir choisi de s'enfuir. Elle part par convois entiers vers le Tchad, le Cameroun ou les régions du nord à majorité musulmane. Cet exode se fait par avion ou entassés dans des bennes de camion, parfois sous la protection de l'armée tchadienne, qui n'hésite pas de son côté à ouvrir le feu sur les villageois des régions traversées. Mais d'autres réfugiés partent seuls, au risque de tomber dans des embuscades et d'y laisser la vie.

Lorsqu'elle est intervenue, l'armée française était censée sauver des vies humaines, voire éviter un génocide. Un mois après le début de cette intervention, toute une partie de la population préfère s'enfuir en risquant sa vie et en abandonnant tout derrière elle. Ceux qui restent s'entassent par centaines de milliers dans d'immondes camps de réfugiés, quand ils ne se terrent pas chez eux pour éviter de se faire assassiner ou mutiler par l'une ou l'autre des bandes qui s'affrontent. L'intervention militaire française ne fait qu'ajouter encore au chaos résultant de décennies d'exploitation impérialiste.

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