Un pompier de 31 ans, Quentin, a perdu un œil le 27 décembre alors qu'il manifestait avec ses collègues contre le projet du conseil général d'allonger le temps de travail des pompiers. Il est maintenant sorti de l'hôpital, où ses collègues se sont relayés 24 heures sur 24 à son chevet. Samedi 4 janvier, sa famille et les pompiers de l'Isère appelaient à une marche silencieuse entre sa caserne, dans la banlieue grenobloise, et la préfecture.

Plus de 2 000 manifestants, malgré la pluie battante, ont défilé en solidarité avec Quentin et un autre pompier, blessé, lui, le 12 décembre ; mais aussi contre les reculs sociaux organisés par le conseil général à majorité socialiste.

La préfecture a préféré retirer en fin de matinée les deux camions antiémeute équipés de canon à eau, avant que les manifestants n'arrivent.

La mère de Quentin, en colère, a dénoncé le mépris envers les soldats du feu, du préfet, de Valini et de Gaujour, présidents PS, l'un du conseil général l'autre du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS). Ces personnes ont du sang sur les mains, a-t-elle dit, et comme son fils n'est pas un délinquant mais défend ses droits, elle exige que justice lui soit rendue. Les pompiers de garde sont venus à la fin de la manifestation soutenir leurs collègues, avec leurs véhicules d'intervention, toutes sirènes hurlantes.

Une délégation a été reçue par le préfet mais comme on pouvait s'y attendre, aucune réponse n'a été apportée. Les pompiers de l'Isère ont d'ores et déjà promis qu'ils continueraient à défendre leurs conditions de travail.