La compagnie allemande Lufthansa veut se débarrasser du personnel de son escale de Roissy. Elle prétend supprimer 199 emplois sur plus de 250, avec en guise de proposition la réembauche de la moitié d'entre eux par un sous-traitant, sans transfert ni garantie, sans reprise de l'ancienneté ni de l'ancien salaire. Au passage, le personnel de Sodaic services, qui accueille les passagers, risque de perdre son poste lui aussi.

Les salariés de Lufthansa ont déjà fait grève en décembre et paralysé la compagnie. Le week-end de Noël, ils se sont déclaré une brusque épidémie de maux de ventre, bien compréhensible après le réveillon, les obligeant à quitter leur poste une heure après avoir commencé, à 5 h du matin. La compagnie avait donc dû supprimer tous ses vols ! Et une autre grève a été organisée début janvier.

Mais, entre-temps, la compagnie a fait venir du personnel d'Allemagne. S'étant fait avoir une fois, elle préfère le garder à sa disposition, même en surnombre, le logeant au Hilton, dont les chambres ne coûtent pas le même prix qu'un Formule 1. Et elle commence déjà à envoyer les passagers chez le sous-traitant qu'elle a choisi, Europ Handling.

La direction ne cède rien. Elle prétend mettre la clef sous la porte et se débarrasser de son personnel pour faire des économies, alors qu'elle se porte bien, a fait près d'un milliard de bénéfices en 2013 et a prévu d'en faire 2,5 fois plus dans les deux ans. Mais ce n'est pas encore fait et les salariés ont encore les moyens de se défendre.