La grande dérive des produits dérivés09/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2371.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La grande dérive des produits dérivés

Une récente enquête diligentée par un cabinet d'analyse financière montre que les risques liés à la spéculation financière sont aussi importants qu'avant la crise de 2008. Et ce n'est pas étonnant. La spéculation financière rapporte des profits tels qu'elle est devenue le cœur du système, drainant une masse de capitaux de plus en plus énorme. Mais c'est un cœur qui s'est déjà arrêté de battre plusieurs fois et qui reste en permanence au bord de l'infarctus.

Avec l'explosion de la spéculation financière, les produits dérivés ont pris une place prépondérante. Ils sont devenus « une arme de destruction massive », selon l'expression du capitaliste américain Warren Buffet. Ces produits sont à l'origine des contrats servant à assurer les spéculateurs contre les risques liés à la spéculation. Au fil du temps, ils se sont complexifiés au point de devenir des montages financiers totalement opaques même pour le commun des traders. C'est leur multiplication qui explique l'ampleur de la crise financière et bancaire de 2008.

Aujourd'hui, la valeur estimée de ces produits dérivés détenus par les banques internationales serait supérieure à ce qu'elle était en 2008. Le montant total de ces contrats, dont moins de 9 % servent vraiment d'assurance, s'élèverait à presque 700 000 milliards de dollars, soit dix fois le PIB mondial. Ces chiffres n'ont plus de sens, si ce n'est qu'ils sont trois fois supérieurs à ce qu'ils étaient il y a quinze ans. La BNP, à elle-seule, détiendrait des produits dérivés dont le montant atteindrait 48 000 milliards de dollars, soit 24 fois le PIB de la France.

Depuis 2008, tous les gouvernements ont affirmé vouloir lutter contre cette prolifération et sécuriser le système bancaire en imposant un contrôle sur ces produits, voire une taxation. Il n'en est rien et cette enquête le confirme. Les institutions financières continuent de plus belle à spéculer sur ces produits dérivés car cela rapporte des bénéfices astronomiques... tant que le système n'explose pas.

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