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- Lutte ouvrière n°2371
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Editorial
Hollande : Des bons vœux pour le patronat, des coups pour les travailleurs
Depuis le 1er janvier, une série de mesures ont pris effet, à commencer par l'augmentation de la TVA. Elle se répercute sur tout ce que l'on achète au jour le jour et augmentera aussi nos factures de gaz, d'électricité, et pèsera sur les charges locatives ou sur les frais de transport.
Euro après euro, cette augmentation de la TVA coûtera près de 100 euros par an et par personne. Le gouvernement prélèvera ainsi 7 milliards dans les poches des classes populaires pour, explique-t-il, payer au patronat le cadeau du crédit d'impôt compétitivité.
Mais le racket des travailleurs ne s'arrête pas là. À la fin du mois, il manquera aussi quelques euros sur le salaire net, conséquence directe des sacrifices imposés pour les retraites puisque les cotisations retraite augmenteront pour les salariés et pour eux seuls – les cotisations patronales étant, elles, compensées par une baisse de la cotisation famille.
Les retraités perdront, eux aussi, près d'un milliard parce que la revalorisation des pensions est reportée du 1er avril au 1er octobre. Et c'est sans compter les augmentations d'impôt subies par les travailleurs qui se maintiendront l'année prochaine.
Réforme après réforme, le gouvernement s'attaque au niveau de vie de l'ensemble des classes populaires. Sciemment, il enfonce des millions de travailleurs dans la misère pour satisfaire le patronat.
Toutes les Bourses mondiales ont bouclé l'année 2013 en affichant des records. Le CAC 40 a augmenté de 18 %, ce qu'aucun salarié n'a connu. Des centaines de milliards affluent à nouveau sur les marchés spéculatifs. Les profits des grands groupes capitalistes sont assurés, mais le gouvernement continue de faire payer toute la population, y compris les plus modestes, en revenant sur les droits sociaux et sur les services publics.
Hollande l'a déclaré dans ses vœux, il va continuer dans cette direction. En ce début d'année 2014, le grand patronat a donc de quoi être ravi.
Gattaz, le patron du Medef, n'a pas caché sa satisfaction. Il avait proposé au gouvernement un « pacte de confiance », Hollande a annoncé un « pacte de responsabilité » au contenu identique. Il avait demandé une baisse des cotisations et de la fiscalité des entreprises, Hollande a promis les deux. Alors que de plus en plus de travailleurs se soignent de moins en moins, Hollande a eu le cynisme de reprendre le langage patronal en évoquant les « excès » et les « abus » de la Sécurité sociale !
Comme président des patrons, il n'y a décidément pas mieux que Hollande !
Le gouvernement justifiera, comme toujours, sa politique au nom de l'emploi. La « bataille contre le chômage » fait partie du cinéma consistant à faire passer une politique favorable au patronat pour une politique bonne pour toute la population, bonne pour les travailleurs, bonne pour les chômeurs.
Pendant un an, Hollande a réussi à ce que tous les projecteurs soient braqués sur son objectif d'inverser la courbe du chômage. Son cinéma a consisté à faire croire que quelques milliers de chômeurs en moins seraient une grande avancée, masquant le fait que, depuis mai 2012, il y a 500 000 chômeurs de plus.
Pour lanterner les travailleurs en 2014, Hollande a inventé un nouveau boniment, le « pacte de responsabilité ».
Demain, tout en continuant à licencier et à faire pression pour que le gouvernement fasse de même dans la Fonction publique, le patronat nous parlera de son « désir d'embaucher ».
Tout en rajoutant des milliers de chômeurs aux millions existants, patronat et gouvernement nous expliqueront qu'ils ont signé un « pacte de responsabilité » pour créer de l'emploi.
Mais en attendant des embauches qui ne viendront pas, ils imposeront aux travailleurs des conditions de travail aggravées, des salaires amputés, ils reviendront sur des droits sociaux, ils imposeront que les travailleurs payent à la place du patronat pour la Sécurité sociale. Et toutes ces attaques seront, elles, bien réelles !
Hollande a un cap : servir le patronat, faire prospérer les affaires de la bourgeoisie et imposer des sacrifices supplémentaires aux travailleurs. Derrière l'image bien commode d'un président de la République indécis et impuissant se cache un ennemi des travailleurs et une politique antiouvrière que les travailleurs ont à dénoncer et à combattre.
Alors, si nous devons formuler des vœux, c'est qu'en 2014, les travailleurs retrouvent le chemin des luttes contre le vrai patronat et la fausse gauche, et rendent enfin les coups.
Éditorial des bulletins d'entreprise du 6 janvier