Bosch, Moulins : Un accord contre les travailleurs09/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2371.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bosch, Moulins : Un accord contre les travailleurs

À l'usine Bosch de Moulins, spécialisée dans les systèmes de freinage (ABS et ESP), qui compte 300 travailleurs, un accord a été signé entre la direction et les syndicats, prévoyant un gel des salaires pour 2014 et une plus grande flexibilité interne en fonction des cadences. C'est-à-dire que les travailleurs devront s'adapter à la production même si la direction n'a rien dit de précis sur l'application de l'accord.

En contrepartie, si l'on peut dire, la direction dit qu'elle va augmenter la production de l'usine de 4 % par an pendant trois ans. Il y a un an la direction était très fière d'annoncer l'arrivée d'une nouvelle production à Moulins. C'était la fin des périodes de chômage et la direction affirmait que cette nouvelle activité serait assurée sans embauches. Et effectivement, la production a augmenté de 10 % en 2013. Et la direction a utilisé l'intérim.

Ce plan est évidemment tout bon pour la direction. Quant aux travailleurs, ils ont toutes les raisons d'être méfiants. Le groupe Bosch a fermé plusieurs usines. Beauvais a fermé en 2010 et 240 travailleurs ont été licenciés, et là c'est la direction de Bosch qui avait refusé la proposition des syndicats de blocage des salaires pour éviter la fermeture. L'usine de Vénissieux a aussi fermé. Là, la direction avait annoncé que c'est la construction de panneaux photovoltaïques qui devait sauver l'usine. Ailleurs des sites ont été vendus, comme Angers et une partie de Drancy. Le chantage est une des armes favorites de Bosch.

Le groupe Bosch va pourtant très bien avec 2,8 milliards d'euros de bénéfices en 2012. Pour les maintenir, il a engagé ce qu'il appelle « la limitation des coûts fixes ». « Cet accord va nous permettre de faire face aux difficultés économiques temporaires », a expliqué le directeur de l'usine de Moulins. Pour lui, ce sont les travailleurs qui doivent payer les « difficultés », pour que les actionnaires continuent d'empocher les bénéfices.

Au printemps dernier, un premier plan de « flexibilité » avait été mis en place à l'usine de Rodez. Hollande était alors allé saluer « un bon accord ». Celui de Moulins est aussi un « bon accord » pour la direction mais ni l'un ni l'autre ne garantissent l'avenir pour les travailleurs.

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