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- Lutte ouvrière n°2370
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Leur société
Hausse de la TVA : Non à cet impôt qui taxe proportionnellement plus les pauvres !
Les deux taux les plus bas, de 2,1 % et 5,5 %, sont restés inchangés. Le premier concerne entre autres la presse et la redevance audiovisuelle et le second, dit taux réduit, les produits de première nécessité tels l'alimentation, les abonnements au gaz et l'électricité ou les prestations pour personnes dépendantes. Tout cela avec des nuances cependant : ainsi, dans l'alimentation par exemple, si le chocolat noir est à 5,5 %, il suffit qu'il soit au lait pour être taxé au maximum ! Le taux intermédiaire, touchant la restauration, la plupart des travaux de rénovation d'un logement, etc., subit une forte hausse en passant de 7 à 10 %. Il est choquant de voir que les transports en commun, utilisés quotidiennement par des millions de salariés pour se rendre à leur travail, entrent dans cette catégorie au lieu d'être considérés comme des produits de première nécessité. Quant au taux qualifié de « normal », pour la plupart des prestations de service et des produits, dont l'habillement, il passe de 19,6 à 20 %.
Interviewée à la télévision, une femme a calculé que, avec le cumul, elle aurait 300 euros supplémentaires à payer dans l'année pour sa famille de quatre personnes : « l'impact » sur le budget est donc loin d'être « faible ». Et les plus pénalisés seront les foyers à faibles revenus. Déjà, avec la TVA, ils paient un impôt sur tous les produits qu'ils achètent et qui, dans leur grande majorité, leur sont indispensables pour vivre. Cet impôt est en outre profondément injuste puisque le smicard et le millionnaire sont taxés au même taux, et si la hausse est effectivement indolore pour le second, il n'en va pas de même pour la majorité des salariés, des chômeurs, des retraités obligés de rogner sur tout pour boucler leur budget et pour qui chaque euro compte.
Sentant la grogne que suscite cette mesure, le ministre de l'Économie Pierre Moscovici a « incité » les grandes surfaces à prendre à leur charge la hausse de la TVA. La réponse ne s'est pas fait attendre. Ainsi, Michel-Édouard Leclerc, patron de la chaîne du même nom, a-t-il déclaré : « On va temporiser, on va différer, mais au final, vu son importance [de la hausse], c'est le consommateur qui va payer. » On ne saurait être plus clair.
Le gouvernement espère que la hausse de la TVA lui rapportera six milliards en 2014. Cet argent, prélevé dans la poche de toute la population, y compris sa partie la plus misérable, passera directement dans celle du patronat, puisque ces milliards vont servir à financer une partie du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE). Alors cela fait une autre bonne raison pour dénoncer le racket généralisé que représente la TVA, l'impôt le plus injuste qui soit.