Collège Joséphine-Baker, Saint-Ouen : régularisation d'une surveillante : la solidarité, ça paie01/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2370.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Collège Joséphine-Baker, Saint-Ouen : régularisation d'une surveillante : la solidarité, ça paie

Au collège Joséphine-Baker de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, il a fallu une grève pour contraindre l'Éducation nationale à payer son salaire à une assistante d'éducation présente au collège depuis deux ans.

En effet, cette surveillante, sénégalaise, avait perdu son titre de séjour à la fin de ses études, en juillet 2013, mais travaillait depuis 2011 comme étudiante salariée. Après deux mois sans travail et sans salaire, deux mois de bagarre juridique, elle était parvenue à obtenir un document qui, selon les dires de la préfecture, lui permettait de revenir travailler et avait donc obtenu sur cette base un nouveau contrat de travail. Mais les services de comptabilité exigeaient pour la payer le récépissé de la carte de séjour qu'elle n'arrivait pas à obtenir. L'Éducation nationale, qui avait compté sur elle pour travailler décidait au moment de la payer qu'elle n'avait plus sa place au collège.

Fin novembre, l'inspection d'académie a déclaré le contrat nul et lui a signifié qu'elle n'avait qu'à rester chez elle, le temps qu'elle obtienne une carte de séjour pour salarié. L'Éducation nationale refusait donc de payer un mois de travail effectué et la surveillante voyait disparaître les 1 200 euros sur lesquels elle comptait.

Heureusement mardi 3 décembre, ses collègues se sont mis en grève à près de 90 %, prévenant les parents d'élèves, la presse et les élus de sa situation. Dès midi, la préfecture téléphonait pour s'engager à délivrer une carte de séjour lui permettant de travailler pendant un an. Une demi-journée de grève avait donc permis de mettre fin à des mois de tracasseries administratives.

Restait le problème du paiement du mois de novembre. Une vingtaine d'enseignants et de surveillants se rendirent à la direction départementale de l'académie à Bobigny, n'en obtenant que des promesses. L'engagement de se remettre en grève le mardi 10 décembre fut immédiatement voté si, d'ici là, aucune solution pour le paiement n'était obtenue. Le 6 décembre, une copie d'un nouveau préavis de grève était envoyée à la préfecture. Dans les dix minutes suivantes, ses services téléphonaient en s'engageant à anticiper au mois de novembre la carte de séjour pour permettre à la surveillante d'être payée !

La mobilisation a donc permis d'obtenir la régularisation et le paiement de la collègue. Chacun a pu mesurer comment une réaction collective de solidarité peut rendre possible l'« impossible ».

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