Sanofi Compiègne : Une journée de grève bien suivie18/12/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/12/une2368.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi Compiègne : Une journée de grève bien suivie

Chez Sanofi à Compiègne, le débrayage prévu dans toutes les entreprises du groupe, jeudi 12 décembre, a été bien suivi. La direction n'en est pas revenue, elle qui s'était vantée que les travailleurs ne répondraient pas à l'appel des syndicats. Le rassemblement des salariés devant les grilles de l'usine a été un clair désaveu.

Il faisait froid, mais un camarade avait eu la bonne idée d'apporter du bois pour permettre de se réchauffer devant un bon feu. Le soir, on y a fait griller des merguez.

Les salariés étaient contents de se retrouver ensemble et de discuter de ce qui ne va pas chez Sanofi, une entreprise qui fait près de 9 milliards de profits par an et qui annonce 0 % d'augmentation des salaires.

La direction a d'autant plus accusé le coup devant le débrayage qu'elle avait fait pression contre, en multipliant les chantages à l'emploi : « C'est pas bon pour le site » ; « les autres sites vont récupérer le boulot »; « on coûte déjà trop cher ». Il y a même eu des chefs pour prétendre « penser à une rallonge »... Quant aux intérimaires, l'encadrement leur avait bien fait sentir que, s'ils voulaient un renouvellement de leur contrat, ils devaient se tenir tranquilles.

Si le débrayage a été réussi, c'est que le ras-le-bol est grand. Il y en a marre des rendements imposés ; des postes qu'il faut tenir seul là où on était deux ou trois auparavant ; du manque de personnel ; des collègues intérimaires ou en CDD jamais embauchés, et qu'on voit partir quand ils connaissent bien le travail ; des horaires en équipes ou en VSD ; des nuits de neuf heures ; d'avoir seulement 50 minutes pour manger... Il y a aussi ces productions en petite série qui obligent à changer cinquante fois par jour de lots avec, à chaque fois, montage et démontage.

Enfin, il y a les prochains projets de la direction qui inquiètent toute l'usine : elle voudrait imposer de travailler nuit et jour, 24 heures sur 24, samedi et dimanche compris, en 3x8, au mépris de la santé... là où on fabrique des médicaments !

Ceux qui ont participé à cette journée de débrayage étaient contents de se retrouver ensemble et solidaires pour discuter de leurs intérêts communs. Comme beaucoup l'ont dit, une journée ne suffira pas. Il va falloir remettre ça.

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